Malgré la vague de froid, début d'année serein pour le marché électrique




Le 8 Janvier 2024, par Aurélien Delacroix

Après avoir traversé des périodes difficiles en matière d'approvisionnement électrique, la France démarre l'année 2024 avec optimisme. Grâce à une amélioration significative de sa production d'électricité, le pays tient le choc face à la vague de froid.


Une vague de froid sans difficulté

Le début de l'année marque un tournant positif pour le secteur énergétique français. Après deux années de défis liés à des problèmes de corrosion sur plusieurs réacteurs nucléaires, la France se distingue désormais par une performance notable dans la production et l’exportation d’électricité. Récemment, l'Hexagone a battu son record d’exportation d’électricité, atteignant un nouveau solde exportateur maximum de 20,3 gigawatts (GW) le 3 janvier. Ce chiffre surpasse les précédents records établis en février 2019 (17,4 GW) et en décembre 2023 (18,7 GW), marquant ainsi une étape importante dans la reprise énergétique du pays.

Face à la vague de froid de cette semaine, avec des températures négatives prévues sur une grande partie du territoire, le Réseau de transport d’électricité (RTE) se montre confiant. Selon les prévisions, la consommation électrique augmentera, mais RTE assure que la production nationale pourra couvrir les besoins, avec une pointe estimée à 83,5 GW le 10 janvier. 

Transition vers une production décarbonée

Cette anticipation sereine contraste avec le record historique de consommation datant de la vague de froid de début 2012, où la consommation avait atteint 102,98 GW. Il est également important de noter que, si nécessaire, la France peut compter sur ses capacités d'importation grâce à ses voisins européens, ce qui renforce sa sécurité énergétique.

La situation énergétique de la France en 2024 témoigne d'une évolution positive par rapport à 2022, où le pays était devenu importateur net d’électricité pour la première fois en quarante-deux ans. Cette amélioration est due à plusieurs facteurs, notamment une baisse structurelle de la consommation observée depuis fin 2022, des températures plus douces que la normale, et une production éolienne abondante. Ces conditions favorables ont permis à la France de couvrir l'intégralité de ses besoins en électricité par des sources décarbonées (éolien, hydraulique, solaire, et nucléaire) les 2 et 3 janvier, y compris pendant les pics de consommation.