Martine Aubry décoche ses flèches contre la politique économique du gouvernement




Le 20 Octobre 2014, par Aurélien Delacroix

Martine Aubry s'était astreinte à un devoir de réserve depuis l'élection de François Hollande à la tête du pays, en 2012. L'ancienne ministre et toujours maire de Lille a repris son droit à la parole et n'a pas manqué de provoquer un petit séisme à gauche de l'échiquier politique.


Car pour elle, le gouvernement est par trop libéral. Les 20 milliards données par l'exécutif aux entreprises ? Il faut les redistribuer aux ménages. Les 5 milliards d'euros de baisses d'impôts pour ces mêmes ménages ? Insuffisant, selon celle qui s'exprimait dans le Journal du Dimanche. Mais ses piques les plus sévères, Martine Aubry les réserve à l'ambition de dérégulation du marché du travail prônée par Manuel Valls et Emmanuel Macron.

Travail le dimanche, assurance chômage, seuils sociaux, 35 heures : pas de remise en cause possible, d'après la maire de Lille. Il s'agit là d'acquis et rien ne saurait les bousculer ou les remettre en cause.

Martine Aubry entame t-elle ici la longue route vers l'élection présidentielle de 2017 ? Pas (encore), à en croire ses propos. Elle a pourtant avec elle les troupes des « frondeurs », cette aile gauche du PS qui cherche à mettre en place une nouvelle politique plus sociale. « On ne mobilise pas un pays sur la seule gestion financière, il faut donner la destination du voyage », affirme Aubry. Sait-elle seulement où elle souhaite emmener la France ?