Mary Barra, nouvelle figure de proue de General Motors




Le 11 Décembre 2013, par Adrien Morin

Une femme devrait, pour la première fois, prendre la tête du géant américain de l’industrie automobile. Cette actuelle directrice des achats et du développement des produits va, à 51 ans, diriger une entreprise venant tout juste de s’affranchir de la tutelle financière de l’Etat.


Une grande première

crédit: GM
Cependant, ses prérogatives devraient être revues légèrement à la baisse, puisqu’elle ne présidera pas le conseil d’administration de GM, qui devrait revenir, d’après un communiqué du groupe, à Theodore Solso. La supervision du développement à l’international ainsi que les affaires financières du groupe devraient demeurer sous le contrôle de Dan Amman, du moins à court terme. Ceci étant, même s’il s’agît pour l’instant d’un demi-fauteuil de PDG, Marry Barra deviendra à partir du 15 janvier le numéro 1, sans contestation possible, du 2ème groupe automobile mondial en termes de ventes. Cette nomination constitue une première dans l’industrie automobile mondiale. D’ailleurs, Mary Barra incarne une réussite toute américaine : de la fabrication à la direction, en passant par la conception, du bas en haut de l’échelle, elle a effectué l’intégralité de son parcours chez GM, qui lui a par ailleurs financé son MBA à l’université de Stanford. Pour autant, l’arrivée de la nouvelle patronne s’effectue dans des conditions qui sont loin d’être idylliques.

Un groupe à la croisée des chemins

De fait, le chantier dont elle aura la maîtrise d’œuvre s’annonce pour le moins colossal : le groupe, réintroduit avec succès en bourse en 2010, se remet à peine de sa quasi faillite de 2008. Ce n’est que par une intervention providentielle du Trésor américain, qui a consenti à investir plus de 49 milliards de dollars, qu’il est remis sur le chemin des bénéfices. Ce n’est qu’entre le 9 et le 10 décembre 2013 que le Trésor a revendu toutes ses actions, avec une perte estimée à plus de 10 milliards de dollars sur l’investissement initial. GM fait également face à des difficultés en termes de rentabilité, notamment face à ses deux principaux concurrents VW et Toyota. Il est donc question, pour Mme Barra, de remédier à cette difficulté, notamment en mutualisant autant que possible les moyens de développement de nouveaux modèles au sein du groupe. La question de l’international est également centrale : si GM continue à avoir une place centrale sur le marché chinois, on remarquera toutefois que les ventes évoluent bien plus lentement que le marché lui-même. Enfin, la question européenne, supervisée jusqu’ici par Steve Girsky, reste également en suspens : Opel, principale filiale du groupe dans la région, est déficitaire, tandis que Chevrolet se retire du marché européen.