Métiers d’art : les professionnels tirent la sonnette d’alarme




Le 11 Décembre 2013, par


Crédit: FreeDigital / Vichaya Kiatying-Angsulee
Les métiers d’art font vivre et prospérer notre patrimoine. Serruriers d’art, verriers à la main, ébénistes, doreurs, bottiers, plumassiers, modélistes font partie des 217 métiers d’art répertoriés dans un arrêté ministériel de 2003. Ces métiers sont caractérisés par la maîtrise du geste et des techniques en vue de transformer les matières brutes (comme le verre, la terre, le bois, le cuire, le textile, la pierre) en ouvrages.
 
Plébiscité par le public comme en témoigne le succès des nombreuses manifestations qui leur sont consacrées, les métiers d’art sont aujourd’hui pourtant menacés. Concurrence exacerbée, absence de repreneurs, lourdeur administrative, pression fiscale sans commune mesure avec ce que les artisans peuvent supporter : le secteur traverse une crise profonde. A tel point que le secrétaire général de la confédération française des métiers d’art, Franck Staub, évoquait il y a quelques jours dans une interview un « plan social d’ampleur qui concerne à court terme 5 000 emplois. »
 
La situation est d’autant plus préoccupante que le secteur est fortement lié au luxe - la plupart des artisans d’art étant des sous-traitants de grandes maisons - mais aussi au tourisme. Que viendront visiter les touristes quand nous ne disposerons plus des savoir-faire qui permettent d’entretenir nos vitraux, nos toitures et nos pierres, c’est-à-dire… de faire tenir debout nos châteaux et nos églises ?
 
Et pourtant. C’est dans une quasi-indifférence que des fleurons de notre patrimoine, « constitutifs de l’ADN économique et culturel de notre pays » selon Franck Staub, disparaissent chaque année. Dernier épisode en date de cette dislocation silencieuse : l’annonce de la fermeture des ateliers Pleyel, une des plus anciennes manufactures de pianos au monde dotée de savoir-faire rares et spécifiques.
 
Dans ce contexte, il est plus que temps de réagir, et c’est précisément ce à quoi s’emploie aujourd'hui la Confédération Française des Métiers d’Art en cherchant à alerter les pouvoirs publics. Celle-ci a notamment avancé des propositions concrètes à cet effet, comme la remise à plat du crédit d’impôt création. Un dispositif qui figurera sans doute à l’ordre du jour des « Etats généraux des Métiers d’Art » que l’organisation appelle de ses vœux, et qui fait aujourd’hui l’objet d’une consultation auprès de ses membres. Affaire à suivre.