Moteur thermique : accord de dernière minute entre la Commission européenne et l'Allemagne




Le 27 Mars 2023, par Aurélien Delacroix

La Commission européenne et l'Allemagne trouve un accord sur la législation concernant les voitures à moteur thermique en 2035. Personne ne sort gagnant…


Berlin arrache un compromis

Fumée blanche à Bruxelles. La Commission européenne et l'Allemagne ont trouvé un terrain d'entente à la dernière minute sur les émissions de gaz à effet de serre des voitures. Berlin a obtenu un assouplissement de l'interdiction des véhicules à moteur thermique à partir de 2035. Pourtant, toutes les institutions européennes ainsi que les États membres s'étaient mis d'accord sur la motorisation 100% électrique, mais dans un geste extrêmement rare, l'Allemagne a fait volte face au dernier moment.

Le FDP, troisième parti de la coalition d'Olaf Scholz, a en effet exigé que les carburants de synthèse puissent être utilisés dans les moteurs thermiques au-delà de cette date. Des « e-carburants » dont le développement est encore balbutiant et qui sont considérés comme polluants et coûteux par les organisations de défense de l'environnement. Mais les constructeurs automobiles de luxe en Allemagne et en Italie réclamaient tout de même que cette possibilité leur soit offerte après 2035, ce qui leur permettra de continuer à vendre des voitures thermiques.

Les voitures à moteur thermique ne seront pas bannies

Les carburants synthétiques apparaissaient déjà dans le texte final européen, mais de manière insuffisante pour Berlin. Avec la Commission européenne qui voulait absolument sauver ce texte, le nouvel accord prévoit explicitement que les voitures thermiques neuves continueront d'être vendues au-delà de 2035, mais uniquement celles qui roulent aux e-carburants. « La règle des 100% de voitures zéro émissions en 2035 est donc maintenue », assure le président de la Commission environnement au Parlement européen, Pascal Canfin.

La nouvelle législation devrait être définitivement adoptée durant une réunion des ministres de l'Énergie ce mardi. Mais le dossier a durablement écorné l'image de l'Allemagne qui s'est montré un partenaire peu fiable. La Commission européenne perd également en crédibilité et en poids. Bref, c'est perdant-perdant pour tout le monde.