Naf Naf : le couperet est tombé




Le 6 Septembre 2023, par Paolo Garoscio

L'enseigne emblématique de prêt-à-porter féminin, Naf Naf, traverse une période plus que compliquée. Placée en redressement judiciaire, la marque française se retrouve face à des défis majeurs, exacerbés par la crise du Covid-19 et d'autres facteurs économiques. Décryptage.


Naf Naf victime d’un contexte économique difficile

L'annonce a fait l'effet d'une bombe dans le monde du prêt-à-porter : Naf Naf, l'enseigne française lancée en 1973 par deux frères, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny le 6 septembre 2023. Avec 660 salariés en France, 135 magasins et un chiffre d'affaires de 141 millions d'euros en 2022, la marque semblait pourtant sur une pente ascendante.

Les raisons de cette décision sont multiples. Tout d'abord, l'impact de la crise du Covid-19 a été dévastateur pour l'enseigne, qui a accumulé d'importants arriérés de paiement de loyers pendant cette période. Mais ce n'est pas tout. Les manifestations des gilets jaunes, la réforme des retraites, la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques, ainsi que la concurrence étrangère ont également joué un rôle dans cette situation.

Les conséquences immédiates et futures

Désormais, l'entreprise bénéficie d'une période d'observation de six mois, renouvelable probablement deux fois. L'objectif ? Prendre des mesures pour redresser la situation. Selon certaines sources, une vingtaine de magasins pourraient fermer leurs portes. De plus, un nouveau plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est envisagé au siège de l'entreprise.

Les salariés de Naf Naf sont, sans surprise, inquiets. Après tout, c'est le deuxième redressement judiciaire en trois ans. La méfiance et la peur sont palpables, d'autant plus que la société avait déjà supprimé 35 postes en juin 2023.

Naf Naf n'est pas un cas isolé. De nombreuses enseignes du prêt-à-porter, comme Camaïeu, San Marina, Gap, Go Sport ou Kookaï, ont également été placées en redressement judiciaire ces derniers mois. La crise économique, les changements d'habitudes de consommation et la concurrence accrue ont mis à mal un secteur déjà fragile.