Non-remboursement des billets : enquête de la Commission européenne




Le 3 Mars 2021, par La rédaction

La Commission européenne ouvre une enquête sur les compagnies aériennes qui rechignent à rembourser les billets d'avion annulés ou reportés, préférant donner à leurs clients des avoirs à consommer plus tard.


Seize compagnies aériennes visées

L'an dernier, en pleine tourmente liée à la crise sanitaire et aux nombreuses mesures de restriction des déplacements, plusieurs compagnies aériennes ont refusé de rembourser les billets des vols annulés. C'est contraire aux lois sur la protection des consommateurs : en cas d'annulation de vols, les compagnies ont l'obligation de rembourser les billets. Or, elles ont préféré verser des avoirs, ou des avoirs remboursables plus tard. Il faut dire que la plupart d'entre elles ont le couteau sous la gorge et que leur trésorerie est au plus bas.

De fait, plusieurs compagnies n'ont tout simplement pas le cash suffisant pour rembourser les clients. Elles ont même demandé aux gouvernements d'intercéder en leur faveur. Mais les entreprises se sont heurtées à un roc : la Commission européenne n'a voulu faire aucune exception, malgré la crise sanitaire. Il est vrai qu'il revenait au secteur à s'organiser en amont, par exemple en créant une caisse spéciale en cas de difficultés. Bruxelles a confirmé à plusieurs reprises que le droit des consommateurs prévalait sur la conjoncture actuelle.

Non-respect des règles

Après avoir demandé aux compagnies aériennes de respecter leurs engagements, la Commission européenne a décidé de passer à l'action. Une enquête a été ouverte le 1er mars, qui verra Bruxelles s'intéresser de près aux pratiques liées à l'absence de remboursement des billets d'avions annulés durant la crise sanitaire. Seize transporteurs sont directement concernés, sans que la Commission ait donné de noms.

Le BEUC, une association européenne qui regroupe de nombreux organismes de défense des droits des consommateurs, avait lancé l'alerte sur le non-respect des règles en la matière. Et des dizaines de plaintes ont été reçues par les associations de consommateurs, poussant ces dernières à exiger une procédure sur la plan européen. Voilà un problème supplémentaire pour un secteur qui n'en manque déjà pas.