Normes antipollution européennes : Berlin fait de la résistance




Le 15 Octobre 2013, par

A cause de la pression allemande, les Européens viennent de repousser le vote sur les objectifs 2020 de CO2 à 2024. Berlin ne veut rien lâcher et entend tout faire pour protéger BMW et Daimler, qui auraient bien du mal à s'accorder avec les nouvelles normes antipollution que l'Union européenne aimerait mettre en place.


BMW ne vend actuellement pas de voitures rejetant moins de 99 grammes de CO2 par kilomètre, bien loin des objectifs affichés par l'Union européenne.
Subissant de plein fouet l'intransigeance allemande, les 28 ministres de l'Environnement de l'UE ont finalement reporté lundi soir, lors d'une réunion à Luxembourg, toute décision au sujet des objectifs d'émission de CO2 pour le secteur automobile à l'horizon 2020.

Une décision qui aura de fait des conséquences sur les ambitions initiales de l'Europe en matière d'émission de CO2. Ces dernières étaient de 95g de CO2 par kilomètre en 2020 contre 130g en 2015. Cela, afin de satisfaire l'Allemagne qui ne se voit pas aujourd'hui rouler en hybride ou en électrique, préférant ses berlines BMW ou Mercedes.

La bataille diplomatique qui s'est déroulée hier soir au Luxembourg vient de changer la donne en ce qui concerne ces objectifs. La conscience écologique des technocrates européens semble s'effacer soudainement derrière la volonté de fer allemande. Le fait est qu'il va falloir trouver une formule qui satisfasse à la fois l'Allemagne, mais également les Etats qui défendent toujours les objectifs initiaux.

Le problème est que l'Allemagne a entraîné d'autres pays derrière elle. Le Royaume-Uni et la Pologne ont fini par la rejoindre dans l'opposition. Pour les diplomates européens, c'est une trahison, une remise en cause de la méthode communautaire.

Ils étaient pourtant avertis. Depuis l'entente sur les 95g de CO2 par kilomètre, obtenu en juin dernier, le gouvernement d'Angela Merkel exerce une pression énorme sur le dossier. L'Allemagne a même menacé de fermer des usines de constructeurs bavarois en Espagne !

Reste enfin la position de la France que nombre de ses partenaires trouvent ambigüe. D'un côté Paris continue de soutenir le projet initialement prévu, et de l'autre il chercherait à tout prix un moyen de contenter son voisin allemand.


Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du… En savoir plus sur cet auteur