Numericable-SFR et Bouygues Telecom : le gouvernement en première ligne




Le 23 Juin 2015, par Aurélien Delacroix

L’an dernier, Arnaud Montebourg et le gouvernement dans son ensemble avaient tenté, en vain, de pousser SFR dans les bras de Bouygues Telecom. On a vu le résultat : nul. Pourra-t-il en aller autrement maintenant que Numericable-SFR veut s’offrir Bouygues Telecom ?


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Patrick Drahi, le patron d’Altice la holding qui détient Numericable-SFR, veut Bouygues Telecom. À tel point qu’il valorise l’entreprise à 10 milliards d’euros alors qu’elle ne coûtait « que » la moitié il y a un an. Cette volonté de devenir numéro un des télécoms en France a fait réagir le gouvernement très rapidement. 

Dès dimanche et les premières rumeurs de cette acquisition, Emmanuel Macron le ministre de l’Économie, a mis le hola. « Que chacun se concentre sur les engagements pris en matière d'investissements, sur l'innovation, sur l'attribution imminente de la bande (de fréquences) 700 MHz et sur les opérations. C'est cela qui est bon pour l'emploi dans le secteur, pour la production et l'équipement du pays ». 

Il faut dire que l’État a tout intérêt à ce que les enchères des bandes de fréquence 700 MHz aient le maximum de joueurs autour de la table : une partie de l’argent généré ira abonder le budget de la Défense… Et des enchères à trois sont nécessairement moins intéressantes que des enchères à quatre !

Michel Sapin, ministre des Finances, a de son côté prévenu Patrick Drahi qu’il ne fallait pas bâtir un empire « sur le sable de l’endettement ». Altice s’est endetté à hauteur de 33 milliards d’euros en deux ans. Enfin, Manuel Valls a mis cinq conditions au mariage entre les deux opérateurs : le maintien de l’emploi (la « casse sociale » pourrait être de 3 000 salariés), l’investissement, les enchères 700 MHz, l’innovation et la qualité du service aux consommateurs.


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