Ouverture de la Bourse d'Athènes à -30% pour les banques




Le 3 Aout 2015, par Léa Pfeiffer

La Bourse d’Athènes a rouvert lundi 3 août après cinq longues semaines de fermeture. Et l’indice principal, l’Athex, a aussitôt chuté de 22 %. Les banques, elles, plongeaient de près de 30 %.


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Les créanciers sont à Athènes

La réouverture de la Bourse d’Athènes intervient sur fond de nombreuses incertitudes. La Commission Européenne prévoit en effet le retour à la récession dès cette année alors que 2014 avait été marquée par une légère reprise. Par ailleurs, les rumeurs au sujet d’élections anticipées liées aux divisions qui agitent la majorité parlementaire rendent les investisseurs frileux.
Par dessus tous les sujets d'inquiétude, les négociations avec les créanciers d’Athènes (FMI et BCE) sur un troisième plan d’aide de plus de 80 milliards d’euros pour les trois prochaines années ne sont toujours pas actées.

A la fois le gouvernement grec et les représentants des créanciers (FMI/BCE, MES, Commission Européenne), présents à Athènes depuis quelques jours, affirment que les discussions avancent « plutôt bien ». Mais plusieurs désaccords demeurent. Les créanciers exigent notamment que l’impôt sur la solidarité soit ramené de 8 % à 6 % maximum pour les revenus supérieurs à 500 000 euros. En effet, selon eux, le taux actuel encouragerait l’évasion fiscale. Autre question épineuse : la création d’un nouveau fonds de privatisation devant récolter près de 50 milliards d’euros d’actifs grecs dans les 30 prochaines années. C point doit aussi être discuté dans les prochains jours

De nouvelles mesures imposées à la Grèce

Le 13 juillet, Alexis Tsipras acceptait un accord cadre qui sert aujourd’hui de feuille de route aux négociations. Le gouvernement grec espère conclure d’ici au 11 août un accord global sur la base de ce qui avait alors été évoqué afin d’obtenir dans la foulée une validation en Eurogroupe (réunion des 19 ministres des finances de la zone Euro). Texte qui devra ensuite être validé par plusieurs parlements européens avant le 18 août, et permettre de libérer une première tranche de prêts avant le 20 août. Date à laquelle Athènes doit rembourser près de 3,2 milliards d’euros à la BCE.
 

Mais les créanciers européens et le FMI semblent vouloir imposer de nouvelles exigences qu'ils souhaitent voir adoptées très rapidement, en préalable à la signature de l’accord global.
 

« Nous avons donc rempli notre part du contrat. Et maintenant on veut nous imposer de nouveaux préalables ? » s'indigne le gouvernement grec. Le vice-président du gouvernement Yannis Dragasakis a jugé qu’un « changement des procédures de négociations telles qu’elles ont été convenues lors du sommet du 13 juillet dernier pourrait ouvrir la boîte de Pandore ».