PSA Peugeot Citroën : les grandes manoeuvres avant l'entrée de Dongfeng et de l'État au capital




Le 20 Janvier 2014, par Aurélien Delacroix

PSA Peugeot Citroën va faire rentrer à son capital l'État français et le chinois Dongfeng. La décision du conseil de surveillance du groupe ne précise pas les détails de cette augmentation de capital, mais on en connait les grandes lignes.


PSA a décidé d'une augmentation de capital à hauteur de 3 milliards d'euros, dont 1,1 milliard apporté à parité par l'État et le constructeur Dongfeng. Le reste serait proposé sur le marché boursier, où les deux partenaires du constructeur auraient un accès privilégié, soit 800 millions qui seraient investis par Bercy et Dongfeng. Dans cette configuration, la famille Peugeot investirait 120 millions. Au finale, chacune des parties détiendrait 14% du groupe.
 
Un autre scénario privilégie l'opération de marché, sans parts réservées au constructeur chinois ni à l'État. Ce schéma capitalistique est l'option de Thierry Peugeot, le président du conseil de surveillance du groupe, qui tente de l'imposer, mais il semble que le premier scénario tienne la corde même si la famille Peugeot devra lâcher prise sur la direction de l'entreprise (elle détient actuellement 25% du capital et 38% des droits de vote).
 
Du côté de la Chine, c'est bien évidemment la première configuration qui intéresse, tandis que les autorités françaises font pression en coulisses auprès de la famille et ont envoyé en fin de semaine dernière le patron de l'Agence des participations de l'État, David Azéma, négocier avec les dirigeants de Dongfeng. Cette augmentation de 3 milliards du capital a entraîné aujourd'hui une chute de l'action PSA (-11%), et pour cause : la somme est considérable pour une entreprise dont la capitalisation boursière est de… 4 milliards.
 
Reste également à régler le problème des hommes. La rumeur annonce le remplacement de Thierry Peugeot par Louis Gallois, l'ancien patron de la SNCF, à la tête du conseil de surveillance de PSA - Gallois est déjà présent autour de la table depuis fin 2012.