PSA : pas de salariés polonais à l'usine d'Hordain




Le 15 Juin 2020, par Aurélien Delacroix

PSA fait machine arrière. Le groupe automobile souhaitait faire venir des salariés polonais dans son usine française d'Hordain, dans le Nord. Sur pression du gouvernement, l'entreprise va finalement embaucher des intérimaires locaux.


De Gliwice à Hordain

Jeudi 11 juin, le constructeur automobile annonçait son intention de faire venir de Pologne plusieurs de ses salariés afin de renforcer les équipes du site français d'Hordain : 270 ouvriers polonais de l'usine de Gliwice, qui produit des Opel Astra, logés par PSA dans la région et payés selon la convention collective française du secteur. L'entreprise expliquait que la crise économique brutale suscitée par l'épidémie de coronavirus « nécessite de réagir avec agilité et efficience, afin d'assurer la pérennité du groupe PSA ». Le constructeur indique aussi que « les mobilités temporaires entre sites s'inscrivent dans la logique de 'solidarité industrielle' pour des salariés dont le cœur de métier est la fabrication de véhicules ». Ainsi, 50 salariés polonais ont commencé à travailler à l'usine PSA de Metz.

La décision a soulevé un vent de colère auprès des syndicats et de nombreux politiques. La CFTC a ainsi expliqué que si cette initiative répondait à une « logique économique », une entreprise avait aussi une « responsabilité sociale ». La CGT a de son côté mis tout le monde dans le même sac, en affirmant que Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, était du côté de PSA : « Ils vont s'entendre sur le dos des intérimaires, sur le dos des travailleurs de PSA et de nos camarades de Pologne, d'Espagne et d'Allemagne », a dénoncé Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT chez PSA, au micro de Franceinfo.

Pression du gouvernement

Il faut croire pourtant que les pressions du gouvernement ont eu un effet. Le ministre de l'Économie a annoncé que PSA renonçait à faire venir des salariés polonais à Hordain. « Dans la situation actuelle, les entreprises doivent tout faire pour protéger l'emploi en France », a précisé le ministère du Travail. Muriel Pénicaud et Bruno Le Maire ont demandé à PSA de « renoncer à cette opération » et d'embaucher en priorité les intérimaires. Le patron de l'entreprise, Carlos Tavares, s'est engagé à revenir sur sa décision.

Jean-Pierre Papin, responsable communication de PSA Hordain, a confirmé auprès de l'AFP que « l'équipe supplémentaire » visant à renforcer le site sera finalement constituée de d'intérimaires. « Compte tenu de l'émotion que ce sujet suscite, ce que nous comprenons dans le contexte actuel du pays, nous avons travaillé à une solution alternative », a-t-il affirmé.


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