Pas de baisse des taux d'intérêt en vue




Le 29 Aout 2023, par Aurélien Delacroix

Le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, a indiqué en début de semaine qu'une baisse des taux d'intérêt n'était pas à prévoir « dans les mois à venir ». Cette déclaration survient dans un contexte où l'inflation, bien que légèrement en recul, demeure élevée.


Les taux d'intérêt vont rester élevés

Selon le ministre de l'Économie, « il n'y aura pas de baisse des taux d'intérêt à court ou à moyen terme tant que l'inflation n'est pas revenue à un niveau plus raisonnable », a-t-il affirmé au micro de France Inter. Cette orientation est en ligne avec la position de la Banque centrale européenne (BCE) qui a récemment confirmé son intention de maintenir une politique monétaire restrictive.

Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, avait déjà fait part de la volonté de son institution de garder une posture restrictive en matière de taux d'intérêt lors d'une réunion de banquiers centraux à Jackson Hole, aux États-Unis. Selon Lagarde, le taux d'intérêt sera maintenu à un niveau « suffisamment restrictif aussi longtemps que nécessaire » pour atteindre une cible d'inflation de 2% à moyen terme. 

Une situation délicate en France

Il est important de rappeler que les taux d'intérêt de la BCE ont été augmentés à huit reprises depuis la première hausse en juillet 2022, atteignant un niveau de 3,75%, un sommet depuis le printemps 2001. En France, la situation inflationniste continue de préoccuper les décideurs économiques. La hausse des prix à la consommation a certes ralenti, atteignant 4,3% en juillet sur une année, mais elle reste élevée, en particulier dans le secteur alimentaire, où elle a grimpé de 12,7%. 

Bruno Le Maire rappelle les années 1970, période durant laquelle la France a mis une décennie à maitriser l'inflation, avec des conséquences dramatiques pour les ménages les plus modestes et la cohésion sociale. Selon lui, le pays est en train de réussir à « faire baisser fortement l'inflation en un peu plus de deux ans » et il « ne faut pas dévier de ce cap ».