Pas de privatisation d'ADP pour le moment




Le 11 Mars 2020, par La rédaction

Le coronavirus aura finalement eu raison de la volonté du gouvernement de privatiser Aéroports de Paris (ADP)… du moins jusqu'à ce que les marchés n'auront pas retrouvé une certaine stabilité.


Instabilité des marchés

L'instabilité des places financières n'est guère propice à la cession de la participation de l'État au sein d'ADP. Compte-tenu des conditions actuelles sur les marchés, la question de la privatisation d'Aéroports de Paris ne « saurait se poser », a expliqué Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement à l'issue du Conseil des ministres. « Nous serions un bien mauvais gestionnaire si nous faisions le choix immédiat de céder les actifs et nos participations dans ADP », a-t-elle ajouté. L'instabilité actuelle qui règne sur les marchés montre qu'une cession n'est pas envisageable, que ce soit pour ADP ou une autre entreprise.

La porte-parole a en revanche refusé de commenter le résultat obtenu par le projet de référendum d'initiative populaire (RIP) sur la privatisation d'ADP, porté par 250 députés et sénateurs de tous les bords politiques. Alors qu'il leur fallait 4,7 millions de signatures pour lancer ce référendum (soit 10% du corps électoral), ces opposants à la privatisation en ont recueilli 1,1 million. Largement insuffisant donc, tandis que la période de signatures s'achève ce jeudi.

La privatisation repoussée

Par conséquent, le projet de RIP ne se concrétisera pas. Tout comme la cession du capital de l'État, du moins pas pour le moment ! Les conditions sur les marchés financiers sont loin d'être réunies, la Bourse étant encore chahutée par les mesures de confinement prises par les pouvoirs publics partout dans le monde, et par la menace que cela fait peser sur l'activité économique. À cela s'ajoute la crise du pétrole entre l'Arabie saoudite et la Russie…

Le gouvernement a à son actif la privatisation réussie de La Française des Jeux, organisée en fin d'année dernière et qui s'est avérée être un vrai succès populaire. Lancer maintenant la vente de la participation de l'État dans Aéroports de Paris n'aurait pas beaucoup de sens et risquerait de dégrader la cotation de l'entreprise ainsi que sa capacité à se financer sur les marchés.