Pas de renforcement des normes de pollution en Europe




Le 26 Septembre 2023, par Aurélien Delacroix

Les pays de l'Union européenne ont voté contre le renforcement des normes de pollution des véhicules proposé par la Commission européenne. L'objectif affiché est de préserver les investissements dans les voitures électriques et l'emploi dans le secteur automobile. Toutefois, cette décision suscite des critiques, notamment de la part de l'Allemagne et de l'Irlande.


Une décision contestée

Ce 25 septembre, les États membres de l'UE ont rejeté un renforcement des normes environnementales pour les gaz d'échappement des véhicules. La décision, soutenue principalement par la France et l'Italie, prône une réglementation moins contraignante que celle proposée par la Commission européenne en novembre 2022. L'argument majeur est la préservation de la compétitivité de l'industrie automobile européenne, qui génère 14 millions d'emplois. 

Le nouveau texte sur la norme Euro 7, qui remplacera la norme Euro 6, devrait être appliqué à partir de 2025 et concerne les véhicules particuliers ainsi que les poids lourds. « Nous avons besoin d'amorcer cette transition sans imposer une charge disproportionnée sur les entreprises. Sinon, elles ne pourraient plus investir, ce qui nous éloignerait de notre objectif écologique », a souligné le ministre des entreprises italien, Adolfo Urso.

Manque d'ambition pour les normes de pollution

La décision a été critiquée pour son manque d'ambition en matière environnementale. La Commission européenne visait notamment à réduire significativement les émissions d'oxyde d'azote (NOx) et de particules fines. La pollution de l'air est en effet responsable d'au moins 230.000 décès chaque année dans l'UE. Le secrétaire d'État allemand écologiste, Sven Giegold, a déploré un projet « considérablement affaibli » par rapport à la proposition initiale. Le ministre délégué irlandais, Dara Calleary, a quant à lui mis en garde contre le risque que le marché européen soit à la traîne par rapport à d'autres régions du monde où les normes sont plus élevées.

Il convient toutefois de noter que pour la première fois en août, la part des voitures électriques a dépassé 20 % des immatriculations totales en Europe. L'UE a également acté la fin des ventes de voitures neuves à moteurs essence et diesel à partir de 2035. Cela fait partie d'une stratégie plus large visant à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Le ministre délégué à l'industrie français, Roland Lescure, a salué la décision, en déclarant qu'il n'était « pas forcément indispensable de rajouter de la régulation » sur les motorisations thermiques.


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