Pénurie de carburant : le gouvernement face au jeu dangereux des réquisitions




Le 12 Octobre 2022, par Jean-Baptiste Le Roux

La mobilisation dans le secteur pétrolier ne faiblit pas. Face aux grèves et à la pénurie de carburant dans les stations-service, le gouvernement a annoncé des réquisitions de personnel pour débloquer les dépôts.


La menace des réquisitions dans les dépôts pétroliers

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La situation est explosive. Rien ne va plus dans le secteur pétrolier en France. Mercredi 12 octobre, la CGT a annoncé la reconduction de la grève chez TotalEnergies, sur l’ensemble des sites du groupe pétrolier mobilisés pour revendiquer une hausse des salaires. Même son de clochez chez Esso-ExxonMobil. Une situation qui pousse le gouvernement à agir, de manière plutôt radicale.

En effet, le ministère de la Transition énergétique a annoncé le lancement de la réquisition des personnels jugés « indispensables au fonctionnement » du dépôt de carburant de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Gravenchon-Port-Jérôme, en Seine Maritime. Une réquisition sur un site qui fait office d’avertissement pour les grévistes, et qui devrait débuter mercredi 12 octobre.

L'échec du dialogue social pour les syndicats de TotalEnergies

Un avertissement, car ce type de manoeuvre pourrait bien s’étendre à d’autres sites, si la situation reste bloquée. En effet, mardi 11 octobre, la Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé son intention de réquisitionner du personnel chez Esso-ExxonMobil, mais a également laissé entendre qu’elle pourrait faire de même chez TotalEnergies, à l’origine du mouvement social.

Du côté de TotalEnergies, ces réquisitions symbolisent l’échec du dialogue social. Ce dernier semble en effet à l’arrêt dans le groupe, où pour l’instant aucun accord n’a été trouvé entre la direction et les syndicats. Chez Esso-ExxonMobil en revanche, un accord portant sur la revalorisation des salaires a été trouvé à l’échelle du groupe, mais pas dans les raffineries.