Pétrole : l’Opep demande une forte réduction de la production




Le 6 Mars 2020, par Paolo Garoscio

Sans surprise, les pays de l’Opep, lors de leur première journée de réunion au siège de l’organisation à Vienne le 5 mars 2020, ont annoncé vouloir réduire la production quotidienne de pétrole pour faire remonter le prix du baril en Bourse ou, au moins, le stabiliser. Mais la demande risque d’être rejetée par la Russie, leur principal allié.


Vers une nouvelle réduction de la production de pétrole ?

Face à la baisse du cours du pétrole en Bourse, qui a chuté de près de 24% depuis le début de l’année 2020 et qui a entraîné le baril de Brent à des niveaux jamais vus depuis 2017, l’Opep a annoncé sa volonté de réduire la production journalière de pétrole de 1,5 million de barils. Une réduction qui amputerait l’offre de près de 1,5% et qui viendrait s’ajouter aux réductions déjà annoncées pour un total de 3,6 millions de barils.

L'objectif affiché est de faire se stabiliser le prix du pétrole alors que la demande est en baisse un peu partout dans le monde, à cause de la crise du coronavirus. L’Opep, le 5 mars 2020, a également précisé les modalités de cette réduction : les pays membres de l’organisation réduiraient leur propre production de 1 million de barils par jour, les 500.000 barils restants devant être pris en charge par ses alliés, dont le principal est la Russie.

Vladimir Poutine va-t-il accepter ?

Sans la Russie, ce projet ne peut aboutir… mais il n’est pas sûr que Vladimir Poutine accepte sans condition. La Russie, contrairement aux pays du Golfe, peut se permettre des prix du pétrole bas : tant que le baril ne descend pas sous la barre des 42 dollars environ, le pays est gagnant, ce qui est loin d’être le cas pour les pays du Golfe.

D’autant plus que les pétroliers russes font pression sur le Kremlin pour qu’il allège les quotas. Or, accepter les conditions de l’Opep reviendrait à les alourdir, ce qui risque de créer un conflit entre le pouvoir et les entreprises concernées. Mais Vladimir Poutine sait qu’il faut agir, surtout face à une pandémie qui se propage de plus en plus et touche désormais pleinement l'Europe.