Polémique sur le calcul de l’inflation : la réplique de l’Insee




Le 20 Février 2020, par La rédaction

La mesure de l’inflation de l’Insee est-elle correcte ? C’est la polémique du moment à laquelle l’institut des statistiques entend répondre.


Débat sur l’indice des prix à la consommation

Dans son dernier livre, « La lutte des classes en France au XXIe siècle », Emmanuel Todd reproche à l’Insee de ne pas prendre suffisamment en compte le coût du logement dans le calcul de l’inflation. Résultat, la mesure de la hausse des prix à la consommation serait biaisée et moins forte que celle réellement ressentie par les ménages. Plus largement, il s’agit du débat du pouvoir d’achat, « au cœur des préoccupations » des Français, écrit Benoît Ourliac, de la direction générale de l’institution. Dans un article de blog, il répond aux accusations qui jettent l’opprobre sur le travail de l’Insee.

S’il reconnaît que le débat sur la mesure de l’inflation est « tout à fait sain et légitime », Benoît Ourliac estime qu’il faut d’abord que ce débat soit « bien documenté et ne repose pas sur des erreurs et approximations ». Il explique tout d'abord que la méthodologie de calcul de l’inflation repose sur un manuel réalisé par des experts internationaux et par des organisations internationales (Banque mondiale, Eurostat, FMI, ONU, Organisation internationale du travail).

Pas d’interférence de Bercy

Ce n’est donc pas l’Insee qui, seule, détermine la mesure de l’inflation. L’accusation d’interférence du ministère de l’Économie est jugée « ridicule » : « elle témoigne avant tout d’une méconnaissance totale des conditions dans lesquelles la méthodologie de l’IPC [indice des prix à la consommation] est élaborée ». Concernant le débat sur la prise en compte des coûts du logement, il s’explique par la part des dépenses concernant ce poste dans l’IPC, qui s’élève à 6%.

Un niveau qui peut « susciter de l’incompréhension », alors que pour les locataires la part du loyer représente 20% des dépenses. Mais en France, seuls 4 ménages sur 10 sont locataires, les propriétaires ne payant pas, par définition, de loyer. En revanche, pour 80% des ménages, les dépenses de logement sont « exclusivement des dépenses de consommation » qui sont prises en compte dans le calcul de l’IPC.