Pour Bruno Le Maire, la situation fiscale d'Airbnb en France est inacceptable




Le 9 Aout 2017, par Aurélien Delacroix

Bruno Le Maire n’a pas mâché ses mots alors qu’il s’exprimait devant l’Assemblée nationale concernant le montant des impôts acquittés par Airbnb pour 2016 : « inacceptable ». Cela vaut pour l’ensemble des plateformes numériques qui ont une activité en France.


Airbnb, comme la plupart des multinationales du numérique, a trouvé une parade pour payer le minimum d’impôts en France : facturer le gros de son activité hexagonale en Irlande, là où l’imposition sur les sociétés est particulièrement douce (12,5%, contre 33% en France). La situation d’Airbnb est particulièrement caricaturale, car la France est le deuxième marché mondial de la plateforme de mise en relation entre particuliers... Et pourtant, l’entreprise s’est acquitté de moins de 100 000 euros pour son exercice fiscal 2016 !

Le ministre de l’Économie, interrogé sur le sujet ce mercredi à l’Assemblée nationale, a donc estimé que la situation fiscale d’Airbnb et, au-delà, des autres plateformes du numérique, était « inacceptable ». « Ce sont des dizaines de millions de chiffre d'affaires réalisées par ces plateformes du numérique et seulement quelques dizaines de milliers d'euros qui sont perçues par le Trésor public français ». L'État a le « droit », selon Bruno Le Maire, d'exiger de ces entreprises « une juste contribution au trésor public français ».

Une proposition franco-allemande sera mise sur la table au mois de septembre, pendant le conseil des ministres européens qui se tiendra le 15 septembre en Estonie. Un texte spécifique à la fiscalité du numérique sera présenté, afin qu'il se transforme en proposition de la Commission européenne. Ce sont ensuite les chefs d'État du conseil européen qui prendront le relais en décembre. Il s'agit de d'obtenir une taxation de toutes les plateformes du numérique : Airbnb donc, mais aussi Google, Apple, Amazon et les autres.


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