Pour la Monnaie de Paris, les espèces sont là pour durer




Le 21 Octobre 2019, par Aurélien Delacroix

Les espèces ne sont pas prêtes à disparaître, selon la Monnaie de Paris… même si la fabrication de monnaie fiduciaire est en recul. L'entreprise a ainsi réduit ses capacités de production.


Baisse de la production

La Monnaie de Paris fabrique notamment des euros, ce qui représente près d'un tiers de son chiffre d'affaires (il se montent à 137,6 millions d'euros l'an dernier). Mais l'État a prévu de réduire ses commandes de 10% par an sur les trois prochaines années, un signe que la monnaie fiduciaire telle qu'on la connait depuis des siècles est de moins en moins prisée. Les consommateurs font volontiers appel à la carte bancaire ainsi qu'aux autres systèmes de paiement dématérialisés (comme le paiement mobile).

Malgré tout, la Monnaie de Paris continue de voir un avenir dans le cash. Marc Schwartz, le PDG de l'entreprise, fait valoir aux Echos que les espèces représentent toujours un moyen de paiement « résilient, inclusif et gratuit ». « Certains pays qui ont annoncé vouloir se diriger vers une société sans espèces en reviennent », assure-t-il. Quant aux tentatives de monnaie dématérialisée et décentralisée comme le Libra de Facebook, celle-ci n'a « pas beaucoup de chances de prendre ».

Débouchés à l'international

Les régulateurs internationaux scrutent en effet de très près ces cryptomonnaies qui se confinent pour le moment à des usages encore limités. Malgré tout, la production de monnaie sonnante et trébuchante est en recul, et la Monnaie de Paris doit composer avec cette réalité. Parmi ses objectifs, l'exportation : l'entreprise veut battre monnaie pour d'autres pays.

L'Arabie saoudite fait ainsi appel aux services de la société française, ce depuis 2016. Les Jeux olympiques de 2024, qui se tiendront à Paris, seront également l'occasion de multiplier les produits dérivés. Et puis l'entreprise, qui emploie environ 500 personnes, va poursuivre ses efforts de modernisation de son outil de production.