Près d'un cadre sur deux démissionnerait en cas de suppression du télétravail




Le 13 Mars 2024, par François Lapierre

Malgré les défis posés par la pandémie de Covid-19, le télétravail a gagné une place prépondérante dans l'organisation du travail, particulièrement chez les cadres. Une récente étude de l'Apec révèle une préférence marquée pour cette forme de travail.


Le télétravail, un acquis pour les cadres

La pratique du télétravail, loin d'être une simple réaction éphémère à la crise sanitaire, s'est solidement ancrée dans les habitudes professionnelles des cadres. Selon l'étude de l'Association pour l'emploi des cadres, une proportion significative de cadres envisagerait même de quitter leur poste si l'option du télétravail leur était retirée. 

En effet, près d'un cadre sur deux (45%) considère le télétravail non plus comme un avantage négociable mais comme un élément fondamental de leur emploi. Cette tendance est corroborée par le fait que deux tiers des cadres télétravaillent au moins un jour par semaine, avec une nette préférence pour un aménagement hybride du travail, qui permet une meilleure gestion des tâches individuelles et collectives.

Le télétravail offre de multiples avantages, notamment une plus grande flexibilité dans l'organisation des tâches et une intégration de cette modalité dans la marque employeur. Cependant, il soulève également des défis spécifiques tels que l'intégration des nouveaux arrivants, le maintien d'une séparation entre vie professionnelle et personnelle, et la communication au sein des équipes. 

Un modèle hybride durable

Ces préoccupations sont particulièrement aiguës chez les cadres plus jeunes, qui mettent en avant l'importance de l'intégration et de l'évolution professionnelle. Malgré ces défis, la majorité des cadres (70%) considèrent que les avantages du télétravail l'emportent sur ses inconvénients.

L'adoption du télétravail ne signifie pas pour autant la disparition du bureau. En France, malgré une forte adhésion au télétravail, les employés sont en moyenne présents au bureau 3,5 jours par semaine, ce qui place le pays parmi les plus assidus en Europe. Certains groupes, réévaluant les implications du télétravail sur la productivité et la cohésion d'équipe, commencent à réintroduire des exigences de présence plus strictes. 

Cependant, des experts soulignent qu'il est peu probable que le télétravail disparaisse totalement. Les entreprises devront trouver un équilibre, probablement en maintenant une présence au bureau de un à deux jours par semaine pour la majorité des cas.

Le télétravail s'est imposé comme une composante essentielle de l'environnement de travail moderne, particulièrement pour les cadres. Si certains ajustements sont nécessaires pour optimiser cette pratique, la tendance vers un modèle de travail plus flexible et hybride semble irréversible, offrant ainsi une nouvelle perspective sur l'organisation du travail à l'ère post-pandémique.