Privatisation d’ADP : le gouvernement gèle le projet




Le 19 Mai 2019, par François Lapierre

Le « champion mondial de l’aéroportuaire » devra attendre des jours meilleurs. Bruno Le Maire a annoncé que le projet du gouvernement de privatiser Aéroports de Paris était gelé.


Les projets du gouvernement concernant la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) ont été contrariés par cette initiative d’un groupe de parlementaires qui s’opposent au projet. Ces derniers ont lancé une proposition de référendum d’initiative partagée (RIP) qui a été validé par le Conseil constitutionnel. Par conséquent, le gouvernement n’a pas d’autre choix que de laisser le RIP poursuivre sa route, jusqu’au référendum à proprement parler, s’il peut se mettre en place. « On ne va pas prendre de décisions sur Aéroports de Paris alors qu’il y a un processus de recueil de signatures qui est en cours. Ce ne serait pas respectueux des Français », a expliqué Bruno Le Maire devant les caméras de BFMTV.

Après le feu vert du Conseil constitutionnel, le processus doit désormais recueillir la signature par voie électronique d’au moins 10% des électeurs français. Les auteurs de l’initiative ont neuf mois pour obtenir ces centaines de milliers de signatures. Pendant ce temps, un débat public va se mettre en œuvre concernant la privatisation d’ADP. Il faudra donc attendre au moins l’année prochaine avant que les pouvoirs publics puissent vendre Aéroports de Paris.

Le ministre de l’Économie et des Finances entend bien défendre la position du gouvernement sur ce dossier. L’hôte de Bercy a ainsi expliqué que la privatisation d’ADP s’entourait de « garanties solides », non seulement sur les tarifs que l’État continuera de maîtriser, mais aussi sur les investissements et sur les frontières. « Quand j’entends certains nous dire ‘vous allez privatiser les frontières’. Non, les frontières resteront contrôlées par la police française, et par les forces publiques françaises ».