Produire l’information coûte plus de 2 milliards d’euros par an




Le 5 Avril 2024, par Paolo Garoscio

En France, la question du coût de l'information se pose de plus en plus, sur fond de concentration des médias et difficultés de la presse. Récemment, les Etats Généraux de l'Information (EGI) ont entrepris une étude exhaustive pour percer à jour les réalités économiques de la production d'information dans le pays. Dirigée par des figures emblématiques telles que Christopher Baldelli, Philippe Bailly et Rémi Devaux, cette analyse s'est concentrée sur un panel représentatif de plus de 370 marques médias, incluant la presse, la radio, la télévision et les pure players.


Les journalistes restent le pilier de l’information en France

Les résultats publiés le 5 avril 2024 révèlent que plus de 27.000 collaborateurs directs, dont une majorité écrasante de journalistes, contribuent à maintenir le droit à l'information, un chiffre qui s'élève à plus de 40.000 en comptant la presse professionnelle et les agences de presse. Sur le plan financier, le coût annuel de l'information pour les médias grand public est estimé à plus de 2,4 milliards d'euros, et dépasse les 3 milliards lorsque l'on intègre les autres acteurs.

L'étude met en évidence que les coûts salariaux représentent la majeure partie (plus de 70%) de ces dépenses, limitant ainsi les marges de manœuvre pour réduire les coûts par des moyens comme l'automatisation. Preuve que les écoles de journalisme, comme l’ESJ Paris, ont encore de beaux jours devant elles et que, malgré les craintes, les étudiants en journalisme ne devraient pas avoir de difficultés à trouver des postes. Surtout si ces derniers utilisent les dernières technologies pour améliorer et faciliter la transmission.

L’audiovisuel et la presse écrite coûtent le plus cher

Le financement de ces dépenses est réparti entre les médias audiovisuels (55%) et la presse écrite (45%), avec une contribution majeure des médias privés (70%) comparée à celle de l'audiovisuel public (30%).

Les sources de revenus pour couvrir ces coûts sont diversifiées : les paiements des consommateurs (abonnements et ventes au numéro) représentent environ un quart (23%), suivis par la publicité (38%) et les financements publics (32%). Toutefois, il est important de noter une baisse globale de ces revenus au cours des cinq dernières années.