Réduire le déficit public : encore un effort !




Le 23 Octobre 2023, par Aurélien Delacroix

Le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, et le Haut conseil des finances publiques expriment des doutes sur la trajectoire budgétaire du pays. L'objectif des 2,7% du PIB est-il atteignable en 2027 comme prévu ?


Les doutes du FMI sur les objectifs de déficit public

L'objectif de la France de réduire son déficit public à 2,7 points de PIB en 2027, tel qu'inscrit dans la loi de programmation des finances publiques, est remis en question par des experts. Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), s'est montré sceptique pour atteindre objectif lors d'une récente interview sur France Inter. Par ailleurs, les institutions françaises comme le Haut conseil des finances publiques remettent en question la crédibilité de la trajectoire budgétaire du pays.

Selon Pierre-Olivier Gourinchas du FMI, atteindre l'objectif d'un déficit de 2,7% du PIB en 2027 sera « difficile ». Il soulève également des inquiétudes quant à l'approche du gouvernement en matière de réduction des dépenses. Gourinchas a affirmé que « le sentier budgétaire que le gouvernement a prévu va dans la bonne direction », mais qu'« il nous semble y aller un peu trop lentement ». Il préconise qu'il serait possible de « faire un peu plus » en matière d'économies et de réformes.

Les critiques pleuvent sur le gouvernement

Le budget 2024 de la France, adopté sans vote à l'Assemblée nationale grâce à l'article 49.3 de la Constitution, est également critiqué. Avec un total de dépenses de l'État de 491 milliards d'euros, hors charge de la dette, et un déficit public à 4,9% du PIB pour cette année, puis 4,4% en 2024, les chiffres sont bien éloignés des attentes européennes.

Le ministère de l'Économie prévoit une croissance économique de 1% en 2023, et de 1,4% en 2024. Cette dernière prévision a été jugée « élevée » par le Haut conseil des finances publiques. Son président, Pierre Moscovici, a pointé le manque d'économies « documentées » dans les documents budgétaires, remettant en cause la crédibilité de la trajectoire du pays. Moscovici a également appelé à un objectif français en matière de désendettement « plus ambitieux », exprimant ses préoccupations sur le rythme actuel de réduction de la dette.