Réforme des retraites : les 35 heures menacées par un amendement ?




Le 23 Janvier 2023, par Paolo Garoscio

La forte mobilisation contre la réforme des retraites du 19 janvier 2023 ne semble pas avoir fait céder le gouvernement. Ce dernier reste sur ses positions et ne semble pas vouloir revenir sur la mesure-phare de la réforme, le report de l’âge légal de départ à 64 ans. Et selon Le Figaro, un autre totem pourrait être menacé par un amendement des alliés du parti présidentiel.


La fin des 35 heures de travail en France ?

Réforme majeure socialiste du début du 21e siècle, les 35 heures de travail hebdomadaires sont en vigueur dans toutes les entreprises de France depuis 2002. Une mesure qui est régulièrement pointée du doigt pour expliquer certains problèmes de l’économie française, dont sa perte de compétitivité. Et, régulièrement, les appels à revenir sur la mesure sont lancés, notamment de la part du patronat.

Mais jusqu’à présent, aucun député ne s’est risqué à proposer la fin des 35 heures en France. Selon Le Figaro, Philippe Vigier, député MoDem et donc allié du parti Renaissance du président de la République, pourrait le faire. Le journal révèle l’existence d’un amendement à la réforme des retraites qui rallongerait le temps de travail légal en France.

Un amendement qui a peu de chances d’être adopté

Philippe Vigier voudrait ainsi rallonger de 30 minutes le temps de travail hebdomadaire en France, et passer de 35 à 35,5 heures par semaine. La fin des 35 heures, donc, mais pas un retour aux 39 ou 40 heures hebdomadaires en vigueur encore dans la majorité des pays européens.

L’objectif serait simple : selon les calculs du MoDem, cette mesure rapporterait 2 milliards d’euros, qui permettraient de financer en partie le régime des retraites. Car c’est bien là l’objectif affiché par le gouvernement pour sa réforme : combler un potentiel déficit du régime, qui n’est toutefois pas certain.

Mais dans la majorité présidentielle, l’idée de s’attaquer aux 35 heures ne fait pas l’unanimité. Les députés Renaissance craignent qu’au contraire une telle mesure envenime une situation déjà tendue, alors que les Français sont une large majorité à refuser la réforme proposée.