Renault a besoin de 2 milliards pour sa filiale électrique




Le 13 Février 2024, par La rédaction

Renault se trouve à une période charnière de son histoire, confronté à d'importants défis financiers et stratégiques. L'annulation récente de l'introduction en Bourse de sa filiale dédiée aux véhicules électriques, Ampere, soulève des questions quant à sa capacité à financer ses ambitieux projets dans ce secteur en plein essor.


Un contexte financier tendu pour Renault

Malgré la publication de résultats « historiques » pour l'année 2023, la route vers l'électrification semble semée d'embûches pour le groupe français. Thierry Piéton, le directeur financier, a tenté de rassurer en insistant sur la capacité du constructeur à financer les premiers mois d'Ampere, qui nécessitent un investissement estimé à 1,5 milliard d'euros. 

Cependant, l'horizon 2025 se profile déjà comme un défi majeur, nécessitant de trouver des solutions financières pérennes, comme l'explique BFMTV. Le renoncement à l'introduction en Bourse d'Ampere signifie également l'abandon d'une levée de fonds potentielle de près de 2 milliards d'euros, comprenant des contributions attendues de partenaires clés tels que l'américain Qualcomm et les japonais Nissan et Mitsubishi.

La relation entre Renault et Nissan, essentielle au succès de l'alliance franco-japonaise, semble entrer dans une phase critique. Avec l'annulation de l'introduction en Bourse d'Ampere, les contributions financières de Nissan et Mitsubishi, initialement prévues à hauteur de 800 millions d'euros, sont remises en question. Malgré les assurances de Jean-Dominique Senard, président de Renault, affirmant que « les montants ne sont pas en cause », l'engagement de Nissan semble plus incertain.

Renault et Nissan : une alliance à l'épreuve

Face à ces enjeux, Renault pourrait être contraint de puiser dans ses ressources financières, notamment en envisageant la vente de parts de son capital dans Nissan. Cette stratégie, considérée comme un « bas de laine », devra être maniée avec prudence pour ne pas « brader » une participation stratégique, tout en répondant aux besoins immédiats de financement.

Malgré les obstacles financiers, Renault ne perd pas de vue son objectif principal : réussir le virage de l'électrification. Le lancement de nouveaux modèles électriques, comme le Scénic E-Tech et la très attendue R5 électrique, est au cœur de sa stratégie pour regagner des parts de marché et s'affirmer face à la concurrence, notamment celle des constructeurs chinois BYD et MG.

Le défi est de taille pour le constructeur, qui doit convaincre dans un marché des véhicules électriques de plus en plus compétitif. L'année 2024 s'annonce comme décisive, avec la nécessité de démontrer la viabilité de ses choix stratégiques et de rassurer tant les investisseurs que les partenaires. Pour Luca de Meo, directeur général, et l'ensemble de Renault, l'enjeu est clair : ne pas se tromper dans cette transition essentielle vers l'électrification, sous peine de compromettre l'avenir du groupe.