Reprise de La Redoute : Kering arrête son choix




Le 4 Décembre 2013, par Adrien Morin

« Le projet de reprise de Mme Balla et de M. Courteille correspond aux conditions préalables exigées par Kering », annonce le communiqué publié par Kering le 4 décembre. La proposition de l'actuelle PDG de la filiale, associée à Eric Courteille, Directeur des Affaires Financières de Redcats, a retenu l'attention de François-Henri Pinault, qui cède donc La Redoute pour un euro symbolique à son ancienne équipe dirigeante.


L’actuelle direction désormais actionnaire

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Le projet, qui se veut « réaliste », selon Kering, contente également les syndicats, rassurés d’avoir affaire à quelqu’un qui connait l’entreprise et ses problématiques en profondeur. Le projet de Mme Balla est également épaulé par les managers de l’entreprise, qui seront également actionnaires. Ce nouveau plan, qui constituait, parmi d’autres, « le meilleur projet industriel pour une entreprise qui dispose d’un réel potentiel de développement », selon Kering, ne ferme pas pour autant la porte, à court terme, à des investisseurs institutionnels. Mais cette décision ne semble pas pour autant préfigurer un miracle : l’entreprise spécialisée dans la vente par correspondance demeure en grande difficulté. Un plan social est donc à prévoir, et pourrait concerner des centaines d’emplois, pour l’entreprise qui en a déjà supprimé 2500 entre 2008 et 2013. 

Quelle stratégie ?

La nouvelle direction va devoir repenser intégralement sa stratégie et son modèle d'entreprise. Mais la question qui reste en suspens et qui conditionne largement l’avenir du projet porté par Mme Balla ainsi que M. Courteille, c’est bien le montant de la somme que Kering sera disposé à laisser avant de clore ce chapitre. Selon Le Monde, l’ex-PPR devrait laisser plusieurs centaines de millions d’euros à la nouvelle direction. Celle-ci pourra s'en servir notamment pour moderniser en profondeur l’informatique et la logistique de l’entreprise. Mais cette refondation peut-elle fonctionner sans une refondation profonde de tout le modèle qui, s’il a fait le bonheur de La Redoute dans ses années d’or, constitue aujourd’hui son talon d’Achille ? Les nouveaux propriétaires ont donc acquis, pour un euro symbolique, un vaste chantier dans lequel tout reste à bâtir.