Retards de paiement : les délais s'allongent chez les PME




Le 20 Octobre 2020, par Aurélien Delacroix

Les retards de paiement sont une des difficultés majeures dans le monde des entreprises. Ne pas être payé en temps et en heure peut mener vers la faillite ! Et la crise sanitaire ne fait rien pour arranger les choses.


Difficile de se faire payer une facture

La crise économique met de nombreuses entreprises en danger. À cela s'ajoute une autre difficulté structurelle : les retards de paiement des factures. Et la situation actuelle n'arrange rien, elle provoque en effet un allongement des retards de paiement. L'enquête de l'Ifop pour le compte d'ARC, menée auprès de 500 entreprises de plus de 50 salariés, confirme qu'il est plus difficile d'obtenir le règlement d'une facture. En moyenne, le délai est de 13 jours en 2020, soit trois jours de plus qu'en 2019. Le retard moyen d'une PME s'établit à 18,6 jours, contre 10,9 jours l'an dernier !

Les PME ont « totalement bloqué le paiement de leurs factures », explique Denis Le Bossé, président de l'ARC, un cabinet spécialisé dans le recouvrement des créances. Il indique avoir beaucoup entendu que les collaborateurs sont en télétravail et qu'« on ne peut réaliser ni payer les factures ». Or, le respect du paiement des factures est fondamental pour le prestataire ou pour le fournisseur, il en va de sa trésorerie et donc du versement des salaires, et aussi… du paiement de ses propres factures.

Amélioration pour les grandes entreprises

La difficulté ne réside pas chez les grandes entreprises. Bien au contraire : elles comblent petit à petit la moyenne de leurs retard de paiement avec 8,1 jours en 2020, contre 8,9 jours en 2019. Le retard de paiement entre une grande entreprise et une PME s'est même réduit de deux jours (en revanche, il s'est allongé de trois jours entre grandes entreprises). Ce sont les règlements entre PME ou entre TPE qui subissent davantage de retard : « On est dans un rapport de force mais qui n'est pas, comme on l'entend souvent, celui des grandes entreprises vis-à-vis des petites, mais qui s'étend à deux PME ou même à deux TPE », abonde Denis Le Bossé. 

Pour ce qui concerne les entreprises publiques, elles ont toujours une mauvaise cote auprès des sociétés du privé : plus d'une sur deux (55 %) refusent toujours de répondre aux appels d'offres. Elles craignent en effet les retards de paiement, voire les impayés. Enfin, une entreprise sur cinq demande des frais de relance auprès de leurs partenaires. Un chiffre faible, qui reflète la volonté de ne pas « détériorer » la relation commerciale.


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