SNCF : la Cour des comptes rue dans les brancards




Le 18 Novembre 2019, par Aurélien Delacroix

Voilà qui ne va pas améliorer le climat social à la SNCF. La Cour des comptes appelle en effet l'entreprise à réaliser des « transformations profondes » afin de s'adapter à la future réalité de la concurrence.


La productivité de la SNCF face à la concurrence

C'est un rapport qui tombe au plus mal pour le gouvernement et pour la direction de la SNCF, alors que se profile un nouveau mouvement social le 5 décembre. Cette fois contre la réforme des retraites. La Cour des comptes écrit en effet que l'entreprise doit procéder à des « transformations profondes » afin de faire face aux changements structurels dans le secteur du transport ferroviaire : les sages visent en particulier la réforme du train votée l'an dernier ainsi que l'ouverture à la concurrence pour les voyageurs, qui sera effective l'année prochaine.

Pour la Cour, l'effort pour réduire les effectifs souffre d'une mise en œuvre « trop lente ». Pourtant, entre 2012 et 2017, le groupe a supprimé 6.000 postes équivalent temps plein (dont 2.000 en 2017). La SNCF doit accommoder les demandes des autorités en charge de la régulation des trains : les régions et l'État réclament toujours plus de trains, ce qui nécessite un recours toujours plus important aux heures supplémentaires et à l'intérim. La Cour recommande que l'ensemble des entreprises du groupe, qu'il s'agisse de SNCF Réseau ou SNCF Mobilités, mettent davantage la main à la pâte.

Maintien d'avantages sociaux

Par ailleurs, si la Cour des comptes admet que le modèle social de la SNCF a permis des avancées (sécurité au travail, formation des salariés), celui-ci ne saurait faire perdre au groupe en efficacité « avec le maintien d’avantages sociaux qu’il sera nécessaire de revisiter ». Un chiffon rouge pour les syndicats. Les sages montrent du doigt les accords sociaux « très favorables aux personnels mais peu favorables à la productivité ».

Les billets gratuits pour les cheminots sont une fois encore dans la ligne de mire de la Cour, qui estime leur coût à 220 millions d'euros. Elle suggère aussi à la SNCF de jouer sur le levier de l'organisation du temps de travail : « d’importants gisements de gains de productivité existent ». Les syndicats sont vent debout : la CGT-Cheminots estime que le rapport n'est autre qu'un « condensé de raccourcis et d'inepties ».


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