SNCF : le gouvernement tente de déminer le terrain social




Le 27 Février 2018, par Aurélien Delacroix

En annonçant la méthode et le calendrier de la réforme de la SNCF, Edouard Philippe et le gouvernement se préparent à quelques semaines difficiles sur le front social. Le recours probable aux ordonnances n'arrange pas les choses.


L'exécutif veut aller vite pour réformer le transport ferroviaire en France. Quitte à avoir recours aux ordonnances pour faire adopter rapidement plusieurs points du texte, qui prévoit entre autres l'extinction du statut des cheminots. Le gouvernement tente de déminer le terrain et d'apaiser les tensions ; ainsi, Bruno Le Maire a déclaré que personne n'a envie de « cracher à la figure des cheminots », comme le lui reprochait Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Le ministre de l'Économie a indiqué que l'État était prêt à reprendre une partie de la dette de la SNCF, mais en échange de la « transformation ».

La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a indiqué de son côté qu'elle était prête au dialogue et à la concertation : « Le rapport de force, ce n'est pas ce que souhaite le gouvernement, le gouvernement souhaite la concertation, deux mois de concertation ». Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics, a mis les syndicats au pied du mur : ils seront « responsables » de la paralysie, estime-t-il. « Je ne crois pas un seul instant que des syndicats, y compris la CGT, qui sont responsables, qui connaissent leur outil de travail, qui aiment leur métier sont capables de prendre en otage les Français pendant de très longues semaines ».

Les syndicats sont précisément en train de se préparer à une mobilisation longue, de plusieurs semaines s'il le fallait. Ils n'auront pas le soutien des Français : selon un sondage Harris pour RMC et Atlantico, ils sont 69% à se dire en faveur de la fin du statut de cheminot. 43% soutiennent les grèves et les manifestations ; on est encore loin d'un soutien massif dans l'opinion…


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