SNCF : une reprise de la dette « sans accroître la fiscalité »




Le 26 Avril 2018, par Aurélien Delacroix

L'exécutif entend respecter sa promesse de ne pas accroître la pression fiscale, mais dans le même temps il a annoncé une reprise de la dette de la SNCF qui tourne autour des 50 milliards d'euros.


Au micro d'Europe 1 ce jeudi 26 avril, Edouard Philippe a joué sur les deux tableaux : main tendue aux syndicats, mais main ferme aussi sur la réforme de la SNCF. « Nous sommes déterminés à faire avancer cette réforme, elle est indispensable », a dit le Premier ministre. L'ouverture du train à la concurrence et extinction du statut de cheminot, voilà les grandes lignes sur lesquelles le gouvernement ne transigera pas. En revanche, l'État va bel et bien reprendre la dette de la SNCF. Il reste maintenant à en fixer « le montant, le rythme et les modalités ».

En toile de fond, il y a l'Union européenne et la règle immuable des 3% de déficit public que la France s'est engagée à respecter, avec ou sans la dette de la SNCF. « La finance magique ça n'existe pas », a déclaré Edouard Philippe. « Si l'État a vocation à reprendre une partie de la dette, les Français seront amenés à la rembourser dans le temps », explique-t-il. Pas question cependant d'accroître la pression fiscale sur les contribuables, d'ailleurs le locataire de Matignon l'affirme : cette reprise se fera « sans accroître la fiscalité ». Edouard Philippe veut faire des « économies » sur la dépense publique.

Ces déclarations interviennent alors qu'Edouard Philippe recevra les syndicats le 7 mai pour faire le point sur la réforme. Afin de continuer à mettre la pression, les organisations ont annoncé deux journées d'action, en plus de la grève perlée qui se poursuit. La première, le 3 mai, sera un rassemblement à Paris. La seconde programmée le 14 mai sera une « journée sans train », visant à bloquer complètement l'activité de la SNCF. 


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