Safran : un accord pour éviter la casse sociale en France




Le 6 Juillet 2020, par François Lapierre

Safran évite le pire en France. L'équipementier dans l'aéronautique, touché comme toutes les entreprises du secteur aérien par la crise du coronavirus, a signé un accord avec les syndicats pour éviter tout licenciement sec.


Pas de licenciement sec pendant 18 mois

L'accord signé ce vendredi 3 juillet entre la direction de Safran et la CFDT, FO et la CFE-CGC (soit 75% de la représentativité syndicale) prévoit certes une réduction des effectifs en France. Mais « aucun licenciement sec pendant sa durée de 18 mois et aucune mobilité forcée », a précisé FO à l'AFP. 3.000 postes seront supprimés via des départs accélérés en retraite, en avançant à 2020 et 2021 des départs qui auraient dû avoir lieu plus tard. Safran ne précise pas la totalité du nombre de postes qui doit disparaître. Des mesures incitatives (majoration de l'indemnité de départ) et des rachats de trimestres seront proposés pour encourager les salariés qui le souhaitent à prendre une retraite anticipée. 

Safran va également proposer des aides financières pour la création ou la reprise d'une entreprise, et aussi pour financer une formation. Les syndicats signataires saluent l'accord qui « sauvegarde l'emploi », selon la CFE-CGC, qui souligne qu'une alternative aux licenciements massifs est « toujours possible ». La CFDT explique de son côté que le recours à l’activité partielle de longue durée (APLD) concernera 6.000 salariés jusqu’à fin 2022, au gré des besoins de l'entreprise. L'APLD permet de réguler les capacités de production chez Safran. Le dispositif d'activité partielle garantit 93% du salaire net des salariés dans cette situation.

Aides à la mobilité, à la formation, aux congés

Des mesures d'aide à la mobilité interne, pour le logement ou la formation, seront également proposées, tout comme des aides pour des congés sabbatiques, des congés de proche aidant ou des congés humanitaires. En outre, l'accord prévoit l'embauche de 300 jeunes diplômés et de 350 à 450 apprentis. En France, Safran emploie 45.000 personnes.

Ces mesures, rendues possibles par le dispositif de chômage partiel mis en place par le gouvernement au début du confinement, permettent de réduire l'impact de la crise sanitaire sur les finances du groupe. À l'étranger, la situation est différente. Safran a dû se séparer de 10.000 collaborateurs dans le monde, dont 3.000 aux États-Unis, 3.000 au Mexique et un millier outre-Manche.


Tags : Safran