Siemens Alstom, naissance d'un géant européen du ferroviaire




Le 27 Septembre 2017, par Aurélien Delacroix

Le groupe français Alstom et l'industriel allemand Siemens vont fusionner pour former le numéro 2 mondial du matériel ferroviaire, et numéro 1 pour la signalisation. Un champion européen à même de tenir tête à la société chinoise CRRC.


Après un faux départ en 2015 — les discussions entre les deux groupes avaient alors échoué —, cette fois c'est la bonne pour Alstom et Siemens qui ont décidé de convoler en justes noces. Il fallait faire vite désormais, alors le très pressant chinois CRRC qui lorgne le marché européen, et qui pourrait même s'emparer d'une entreprise du vieux continent pour accélérer la marche. La nouvelle entité, baptisée Siemens Alstom, est une nouvelle société franco-allemande mais dans quatre ans, l'Allemand pourra monter dans le capital au-delà des 50,5% qu'il détient déjà.

Alstom et son activité phare de construction de TGV passe donc sous pavillon allemand. Le groupe français reçoit les activités ferroviaires de son nouveau partenaire, en échange de quoi il octroie à Siemens la moitié de son capital. La nouvelle entreprise est coté à Paris et le siège est basé en région parisienne. C'est Henri Poupart-Lafarge, l'actuel PDG  d'Alstom, qui reste à la tête de l'entité mais la majorité des sièges au conseil d'administration (6 sur 11) sont désignés par Siemens. Les autorités françaises soutiennent l'opération, même si l'État ne siège pas au conseil de Siemens Alstom.

Bruno Le Maire se réjouit de « l'intérêt de cette opération tant du point de vue industriel qu'en termes de préservation de l'emploi », selon le communiqué. L'emploi justement est garanti pendant 4 ans, tout comme les sites industriels situés en France, a tenté de rassurer le gouvernement. L'opération doit être terminée d'ici la fin de l'année prochaine, elle devra en passer par les autorisations réglementaires.