Soupçons de corruption à la tête de l'opérateur belge Belgacom




Le 1 Octobre 2013, par

Le président par intérim de Belgacom a-t-il favorisé le chinois Huawei lors de la signature d'un contrat de plusieurs centaines de millions d'euros ? Le sujet fait scandale depuis la fin du mois de septembre en Belgique.


Michel Moll, président par intérim de l'opérateur Belgacom, est soupçonné d'avoir poussé le président de Belgacom en 2009 afin qu'il fasse approuver par le conseil d'administation le contrat avec Huawei, pour la mise à niveau du réseau GSM de l'opérateur. Il faut dire que la coïncidence est troublante : Michel Moll a commencé à facturer Huawei en janvier 2010 pour du conseil, selon lui, sur l'Afrique et non sur l'Europe ou la Belgique. Pourtant, le contrat entre Belgacom et Huawei a lui été conclu fin 2009, et évinçait le fournisseur historique de Belgacom, Nokia.

Ensuite, de 2010 à 2012, Michel Moll a facturé Huawei tous les mois à hauteur de 26 500 euros hors taxes pour du conseil, via une société écran. 

Michel Moll, qui est toujours membre du conseil d'administration de Belgacom, a refusé de démissionner, mais son mandat ne sera pas renouvelé à annoncé l'opérateur. Il réfute tout conflit d'intérêt, arguant que Belgacom et Huawei ne sont pas concurrents sur leurs marchés respectifs...

Une enquête du comité d'éthique de l'opérateur belge est en cours, afin de déterminer si Michel Moll a mal agi, pendant que la sureté belge s'affaire. La CIA comme les services secrets de la plupart des pays européens soupçonnent Huawei de prêter main-forte aux services d'espionnage chinois. Facile, quand on déploie des réseaux de télécommunications, d'y glisser des mouchards à l'insu de ses clients...


Jean-Baptiste Giraud est journaliste économique, passé par Radio France, BFM, LCI, TF1 et… En savoir plus sur cet auteur