Stellantis va produire des voitures électriques chinoises en Italie




Le 21 Février 2024, par Aurélien Delacroix

Stellantis s'associe à la start-up chinoise Leapmotor en vue de transformer l'usine historique de Mirafiori en Turin en un centre de production pour véhicules électriques. Une étape importante vers la réalisation des ambitions de production du constructeur automobile, et aussi de l'intégration des technologies chinoises sur le sol européen.


Alliance inédite pour l'industrie auto européenne

Alors que l'industrie automobile européenne fait face à des défis majeurs, tout particulièrement la transition vers l'électrique, l'annonce de la collaboration entre Stellantis et Leapmotor est une solution qui sera regardée de près par tout le secteur. 

Stellantis, géant de l'automobile issu de la fusion entre Fiat Chrysler Automobiles et le groupe PSA, a dévoilé son projet de produire 150.000 voitures électriques de la marque Leapmotor au sein de son usine de Mirafiori à Turin. Cette initiative s'inscrit dans un engagement plus large de l'entreprise envers le gouvernement italien, visant à accroître la production nationale à un million de véhicules d'ici la fin de la décennie.

Le partenariat marque également un tournant significatif pour Leapmotor, qui lui permettra de contourner les barrières commerciales en Europe. En effet, en investissant environ 1,5 milliard d'euros pour acquérir une part de 20 % dans Leapmotor, Stellantis ne se contente pas de soutenir l'expansion européenne de la startup chinoise ; elle investit dans une vision commune de l'avenir électrique de l'automobile, tout en soulignant l'importance de la collaboration internationale dans le secteur.

Les enjeux pour Stellantis

Le choix de l'usine de Mirafiori pour assembler les véhicules Leapmotor n'est pas anodin. Ce site historique, emblème de Fiat, représente à la fois le patrimoine industriel de l'Italie et son potentiel de reconversion et d'innovation. Confrontée à un marché électrique en pleine mutation et à une sous-utilisation de ses capacités, l'usine avait dû recourir au chômage partiel pour ses salariés. Le partenariat avec Leapmotor vient donc comme une bouée de sauvetage, en promettant non seulement de sauvegarder des emplois mais aussi de positionner l'usine et, par extension, l'Europe, au cœur de la transition énergétique mondiale.

Carlos Tavares, à la tête de Stellantis, a souligné que la décision de fabriquer des voitures Leapmotor en Italie dépendrait de la compétitivité du site en termes de coûts et de qualité. L'objectif est clair : atteindre une production d'un million de véhicules en Italie d'ici la fin de la décennie, en alignant les intérêts économiques avec les impératifs écologiques.