TGV Lyon-Turin : l’indécision italienne pèse sur le chantier




Le 4 Février 2019, par François Lapierre

Il y a de la friture sur la ligne TGV Lyon-Turin entre les deux partenaires du gouvernement populiste italien. La Ligue (extrême droite) y tient, mais pas le Mouvement 5 Étoiles (M5S) qui estime que c’est un gaspillage d’argent public.


La ligne de TGV Lyon-Turin verra-t-elle le jour ? Le chantier a débuté des deux côtés des Alpes, mais il continue de représenter une pomme de discorde au sein des deux formations qui forment le gouvernement italien. Du côté de la Ligue, dont l’électorat est majoritairement basé dans le nord riche et industriel du pays, cette ligne ferroviaire à grande vitesse est inscrite au programme des investissements indispensables. C’est tout le contraire pour le M5S. Le vice-premier ministre Luigi Di Maio, qui fait partie de la formation populiste, a assuré que le TAV (nom italien pour le Lyon-Turin) ne se fera pas.

« Tant que le M5S sera au gouvernement », a expliqué Di Maio, « le chantier ne débutera pas ». Une déclaration qui vient contredire celle annoncée deux jours plus tôt par Matteo Salvini, l’autre tête pensante du gouvernement ! Pour le chef de la Ligue, plus tôt la ligne est faite, « mieux ce sera ». Salvini visitait le chantier côté italien, qui fait travailler 50 000 personnes, rappelait-il. Y renoncer serait « peu raisonnable », selon lui. La décision de poursuivre ou non ce chantier, qui comporte notamment un tunnel de 57 km d’un coût de 8,6 milliards d’euros, est entre les mains d’une étude qui sera rendue publique mi-février.

En attendant, la France ronge son frein, alors que les relations avec l’Italie sont exécrables depuis l’arrivée au pouvoir de la Ligue et du M5S. « Il y a des échéances qui nécessitent que des décisions soient prises dans un calendrier compatible avec la mobilisation des financements européens », expliquait Elisabeth Borne, la ministre français des Transports. La France entend poursuivre les travaux.