Taxi : les VTC annulent le délai de 15 minutes devant le Conseil d'État




Le 5 Février 2014, par Aurélien Delacroix

Les Véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) ont remporté une victoire aujourd'hui. Le Conseil d'État a en effet suspendu le délai de 15 minutes imposé aux chauffeurs pour prendre en charge un client.


Ce délai avait été imposé par décret paru à la fin de l'année dernière, sous la pression du lobby des taxis traditionnels. Les entreprises de VTC avaient décidé de contester le décret devant le Conseil d'État, qui leur a donné raison. Ce dernier ne s'est cependant pas prononcé sur le fond de l'affaire - pour cela, il faudra encore attendre quelques mois. La plus haute juridiction administrative du pays rejoint l'Autorité de la concurrence, qui en décembre, avait jugé qu'une telle disposition était de nature à fausser la concurrence.
 
En attendant, les VTC peuvent reprendre de plus belle leurs activités normales, avec des voyageurs qui n'auront pas à attendre un quart d'heure entre la commande et la prise en charge. Au grand dam des taxis, qui malgré le soutien sans faille du gouvernement, avaient manifesté leur colère le 13 janvier dernier; des incidents violents avaient alors éclaté contre des véhicules VTC, leurs chauffeurs et leurs passagers. Quelle sera la réaction des responsables des taxis suite à la suspension de ce délai ?
 
Le dossier, déjà très sensible, pourrait bien s'envenimer encore plus suite à l'annonce d'une nouvelle offre provenant d'Uber : la branche française de l'entreprise américaine à l'origine de la création du marché des VTC dans le monde a mis en place un système de covoiturage à Paris. Baptisé UberPOP, ce programme permet à n'importe qui de transporter un ou plusieurs passagers avec sa propre voiture, en passant par l'application mobile d'Uber. Le prix minimum de la course est de 4 euros. Le risque ici est d'attiser le travail au noir : un particulier pourra ainsi arrondir ses fins de mois en se transformant en chauffeur de taxi sur le pouce, sans plaque ni formation.