Taxis contre VTC : une grève qui tombe mal




Le 11 Juin 2014, par Aurélien Delacroix

C'est ce qui s'appelle un mauvais concours de circonstance. Au moment où les usagers de la SNCF sont en pleine galère dans les transports, les taxis opèrent eux aussi une grève, à l'échelle de l'Europe. Dans leur viseur : les VTC.


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Les véhicules de tourisme avec chauffeur connaissent depuis quelques mois un véritable succès dû à leurs pratiques commerciales modernes et pratiques. Il suffit de « commander » un VTC depuis son smartphone; on sait exactement où il se trouve, et combien la course va coûter. Sans compter le confort et les prestations premium de ces transports d'un nouveau genre.
 
Par contraste, les taxis traditionnels semblent enfermés dans des pratiques d'un autre temps. Pourtant, le secteur rencontre les plus grandes difficultés pour rehausser son niveau de qualité et de prestations. Plutôt que de jouer pleinement le jeu de la concurrence, les fédérations de taxis ont préféré peser sur le débat politique et obtenir des gouvernements (peu importe le pays) qu'ils mettent des bâtons dans les roues des VTC.
 
Il est vrai que pour leur défense, les « plaques » dont doivent s'acquitter les artisans taxi sont particulièrement onéreuses, alors que les VTC n'ont à reverser que des frais à leurs entreprises. Le concept des VTC plait non seulement aux consommateurs, mais également aux investisseurs : Uber, le pionnier du genre, a récemment été valorisé à hauteur de 17 milliards de dollars.
 
C'est cette valorisation qui a mis le feu aux poudres des taxis européens. Ils critiquent aujourd'hui les prix pratiqués par les VTC, leurs maraudes et le « racolage » électronique dont ils se rendraient coupables. Thomas Thévenoud, le député PS déjà auteur d'un rapport très favorable pour les taxis, va cette semaine déposer un projet de loi pour encadrer la profession.