Temps de travail en France : moins d'heures, mais plus d'efficacité ?




Le 7 Décembre 2023, par François Lapierre

Une étude de l'institut Rexecode révèle que la durée annuelle du travail en France reste inférieure à celle de la plupart des pays européens pour les salariés à temps plein. Cette tendance se confirme, malgré des changements dans les modalités de travail et une évolution de la productivité.


Moins de temps passé au travail

Selon l'étude de l'institut Rexecode, en 2022, les salariés français à temps plein ont travaillé en moyenne 1.664 heures, soit la durée effective la plus faible en Europe, après la Finlande, et bien en deçà de la moyenne européenne fixée à 1.792 heures. Cette spécificité française s'explique en partie par la réforme des 35 heures mise en place au début des années 2000. Comparativement, les salariés en France travaillent 65 heures de moins que leurs homologues espagnols, 122 heures de moins que les Allemands, et 162 heures de moins que les Italiens.

Cet écart s'est accentué depuis la fin des années 1990, période durant laquelle les Français travaillaient près de 1.950 heures. L'Insee note une réduction significative de la durée annuelle effective du travail en France métropolitaine depuis les années 1970, avec une stabilisation observée depuis le milieu des années 2000.

Un équilibre en mutation

Plusieurs facteurs influencent ces différences entre pays. Par exemple, la durée hebdomadaire de travail en France est inférieure d'une heure comparée à celle en Allemagne, et les arrêts maladie en France sont plus longs. En outre, les salariés à temps partiel en France travaillent en moyenne 971 heures par an, soit 58 % d'un temps complet, ce qui est supérieur à l'Allemagne, où les salariés à temps partiel travaillent 923 heures par an, représentant 52 % d'un temps complet. Cette différence permet à la France de remonter dans le classement global, malgré un temps partiel plus répandu en Allemagne.

Malgré ces heures de travail réduites, la France était connue pour sa forte productivité. Toutefois, cette tendance semble s'inverser. La Banque de France a alerté sur une chute de la productivité française ces dernières années, liée au recul du chômage et à l'augmentation du taux d'emploi. Cette baisse de productivité serait plus marquée en France que chez ses voisins européens, remettant en question l'équilibre historique entre temps de travail réduit et efficacité accrue.