Total se retire d'Iran




Le 20 Aout 2018, par Aurélien Delacroix

L'Iran fait une croix sur Total. Le groupe pétrolier français s'est retiré officiellement du contrat qui l'aurait placé en tête de pont du plus grand projet gazier au monde.


Ce retrait n'étonnera personne, puisque Total avait annoncé il y a deux mois l'intention de se désengager du développement de la phase 11 du projet South Pars. Les États-Unis ont décidé de se retirer de l'accord sur le nucléaire signé en 2015, et de rétablir les sanctions contre les entreprises qui continueront de faire affaire avec l'Iran. L'administration Trump a laissé de 90 à 180 jours aux entreprises pour cesser leurs activités avec le pays.

Téhéran avait donné deux mois à Total pour arracher une exemption, ce que le groupe n'a pas pu obtenir des États-Unis. Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, a confirmé ce lundi 20 août que Total s'était officiellement retiré de ce projet, en précisant que le processus de remplacement par une autre entreprise était en cours. C'est le Chinois CNPC qui pourrait reprendre la part du groupe français ; CNPC possèderait dès lors 80% du projet, au lieu de 30% actuellement. Sans le revirement américain, Total aurait dû obtenir 50,1% de ce qui est présenté comme le plus grand gisement gazier au monde.

Total n'est pas la première grande entreprise à quitter l'Iran sous la menace des sanctions américaines. Le constructeur automobile allemand Daimler a également annoncé son départ, au grand dam de l'économie iranienne. Les pays européens, signataires de l'accord sur le nucléaire iranien, n'ont pas pu sécuriser les investissements de leurs entreprises dans le pays, ce qui représente une victoire (de court terme ?) pour Donald Trump.


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