Trafic aérien : pas de retour à la normale avant 2024




Le 29 Juillet 2020, par François Lapierre

Les compagnies aériennes sont parmi les entreprises les plus touchées par la crise économique post-coronavirus. Il leur faudra pourtant prendre patience : le retour à la normale n'est pas prévu avant 2024, selon l'IATA.


La crise frappe le secteur aérien

Fermeture des frontières, restriction des déplacements, paralysie de l'économie : le coronavirus n'a épargné personne, et surtout pas les compagnies aériennes dont la plupart des avions ont été cloués au sol pendant de longues semaines. Avec le déconfinement et la réouverture progressive des frontières, les vols ont pu reprendre, mais l'activité est très loin d'avoir de ce qu'elle était avant la crise sanitaire. L'IATA, l'association qui regroupe l'ensemble des compagnies aériennes, estime que le niveau de trafic enregistré l'an dernier ne sera pas atteint avant 2024, « soit un an plus tard que ce que nous avions prévu précédemment », d'après le responsable financier de l'organisation Brian Pearce. 

Durant les mois de mai et de juin, le rétablissement du trafic a été plus lent que prévu. Par ailleurs, il y a toujours des incertitudes concernant la réouverture des frontières. L'IATA prévoit également que le rétablissement du trafic sera moins rapide que prévu durant le deuxième semestre, comme cela a été constaté durant les deux derniers mois. L'épidémie fait son retour ici et là ce qui complique la reprise des vols.

419 milliards de dollars de manque à gagner

« Les projections dépendent beaucoup de la manière dont les pays contrôlent le virus », indique encore Brian Pearce. Aux États-Unis, l'épidémie est loin d'avoir été maîtrisée et de nouveaux foyers apparaissent en Espagne et ailleurs. Le Royaume-Uni a ainsi arrêté toute liaison avec le pays. Et les vols transatlantiques sont majoritairement au point mort.

D'après les estimations de l'IATA, le trafic aérien sera en baisse de 63% en 2020, un chiffre en hausse de 8 points par rapport à la précédente prévision. Le manque à gagner pour l'ensemble du secteur pourrait s'établir à 419 milliards de dollars, soit la moitié des recettes mondiales pour l'aviation commerciale. Du côté des aéroports, l'heure est aussi à la crise : Aéroports de Paris prévoit ainsi un retour à la normale… entre 2024 et 2027. La convalescence va être très longue.