Travail de nuit : nouveau revers parisien pour Monoprix




Le 8 Septembre 2018, par Aurélien Delacroix

Monoprix subit un nouveau revers sur le travail nocturne. La cour d'appel de Paris exige en effet que l'enseigne ferme à 21h les cinq magasins situés dans les zones touristiques internationales à Paris.


Ces magasins, dont un situé sur les Champs-Élysées, fermaient rideau à 23h30 jusqu'à présent. Mais la cour d'appel a cassé une décision du tribunal de Paris qui, en juillet 2017, déboutait un collectif de syndicats Clic-P, regroupant la CGT, le SCID, le SECI-Unsa et SUD. Ces derniers sont vent debout contre le travail nocturne tel que mis en place par l'enseigne et les magistrats de la cour d'appel ont fini par leur donner raison. Ces derniers ont demandé à Monoprix de cesser d'employer des salariés entre 21h et 6h du matin, sous peine d'astreinte de 30 000 euros par infraction constatée.

Les touristes et les résidents devront donc prendre leurs dispositions et faire leurs courses avant l'heure fatidique… Monoprix a une histoire compliquée avec le travail de nuit. En juin 2017, l'entreprise était en effet condamné pour mise en place illégale du travail nocturne, datant de 2014. Fin 2016, Monoprix profitait de la souplesse nouvelle dans les dispositions concernant les horaires tardifs dans les zones touristiques internationales pour arracher un accord avec les salariés. Mais cet accord est désormais caduc.

La cour d'appel estime en effet que l'accord d'entreprise de décembre 2016 ne prévoit pas suffisamment de mesures facilitant l'articulation entre les responsabilités familiales et l'activité professionnelle nocturne. Pour les juges, le recours au travail de nuit doit prendre en compte « les impératifs de santé et de sécurité des travailleurs » et il doit se justifier par la « nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique et des services d’utilité sociale ».