Uber et Lyft ne suspendront pas l'activité de leurs VTC en Californie




Le 22 Aout 2020, par La rédaction

En Californie, la paralysie des VTC n'aura pas lieu… du moins, pas tout de suite. Uber et Lyft, les deux principales plateformes de mise en relation entre chauffeurs et clients, ont obtenu un délai de dernière minute.


Requalification des contrats de travail

Uber et Lyft, les deux leaders de la réservation de voitures avec chauffeur, menaçaient de suspendre leurs plateformes vendredi dernier en Californie. Des milliers de conducteurs auraient alors été privés de leur principale activité, ce qui les auraient immanquablement poussé vers le chômage. La veille, la cour d'appel a cependant accordé un délai afin de résoudre l'imbroglio juridique. Depuis le 1er janvier, une nouvelle loi intime aux entreprises de la « gig economy » (livreurs, chauffeurs…) de requalifier les contrats de travail : les conducteurs doivent devenir des salariés en bonne et due forme, un statut qui s'accompagne de conditions sociales bien plus protectrices, mais aussi beaucoup plus coûteuses pour les deux sociétés. 

Les plateformes ont résisté à la loi tant qu'elles ont pu, mais la justice californienne a fini par taper du poing sur la table : elles avaient jusqu'à vendredi dernier pour changer le statut de leurs milliers de chauffeurs. Pour éviter les obligations liées à la mise en place des contrats de travail, Uber et Lyft veulent en débattre en justice. L'audience doit débuter le 13 octobre ; la cour d'appel a donné un sursis jusqu'à cette date.

Délai de grâce

Il s'agit d'un compromis temporaire et acceptable par toutes les parties impliquées. Lyft se réjouit que la cour ait accepté sa requête de prolongation du délai : pas question de suspendre le service « pour l'instant ». Même discours du côté d'Uber : « Nous sommes heureux que la cour ait reconnu l'importance des questions soulevées dans cette affaire, et que ces services essentiels ne soient pas interrompus pendant que nous continuons de défendre la capacité des chauffeurs à travailler avec la liberté qu'ils veulent ».

Les deux entreprises veulent également se mettre l'opinion publique de leur côté. Elles sont à l'origine d'un référendum sur la « proposition 22 », prévu pour le mois de novembre, qui vise à sauver leur modèle économique. Ces plateformes, qui ne se présentent pas comme des sociétés de transport, ont tout à gagner à faire invalider la législation californienne. Elles n'ont en effet jamais dégagé de bénéfices, et la crise sanitaire a renforcé leurs difficultés.


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