Uber : le géant du VTC adepte de l'optimisation fiscale




Le 21 Février 2014, par Aurélien Delacroix

Les VTC (Véhicules de tourisme avec chauffeur) bénéficient d'une bonne image auprès du public, et pour cause : l'innovation et la modernité sont de leur côté, alors que le lobby des taxis semble ne défendre qu'un modèle économique dépassé.


Mais cette image de marque peut s'écorner très rapidement, il suffit d'un dérapage… Et cela pourrait bien provenir d'Uber, le service américain à la pointe de cette activité, qui joue volontiers la carte de la provocation. Dernier « exploit » en date : le jour de l'annulation du décret concernant le délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge, la branche française lançait un système de co-voiturage urbain à la limite de la légalité.
 
Mais cette fois, Uber est sans doute allé trop loin. En pleine polémique sur l'optimisation fiscale, devenu un sport de haut niveau pour les multinationales (Apple, Google, Amazon ou Yahoo s'y adonnent sans vergogne pour payer moins d'impôts), on apprend qu'Uber est également familier de cette pratique - certes légale, mais très mal vue des États qui voient filer des recettes vers des paradis fiscaux.
 
Comme expliqué par BFM Business, Uber exige des conducteurs affiliés une commission de 20%, qu'ils doivent reverser à la filiale non pas française, mais hollandaise du groupe. L'argent transite ensuite par Uber International BV, une autre filiale domiciliée… aux Bermudes, et filiale d'Uber International CV, installée elle dans l'État américain du Delaware où la TVA n'existe pas et où la taxe sur le chiffre d'affaires n'est que de 1,92%. Une telle architecture se retrouve aussi chez Google, un des actionnaires d'Uber…
 
Un montage financier complexe, qui permet à Uber d'éviter les trop lourdes impositions françaises, auxquelles sont soumis ses concurrents hexagonaux. Un système à deux vitesses qui pénalise les entreprises françaises et qui fait la fortune des sociétés américaines.