Ukraine : le FMI prêt à répondre à la crise




Le 28 Février 2014, par Aurélien Delacroix

Le FMI se dit « prêt à répondre » à la crise que traverse l'Ukraine. Une délégation du Fonds se rendra à Kiev la semaine prochaine.


La révolution ukrainienne qui a chassé le président Victor Ianoukovitch du pouvoir a aussi laissé les caisses de l'État exsangues, rajoutant la crise économique à la crise politique. La situation est particulièrement délicate, le pays pouvant sombrer dans le défaut de paiement dans les quelques jours à venir. La nouvelle équipe au pouvoir a fait appel à l'Union européenne et au FMI afin de sortir de l'ornière, la Russie orchestrant visiblement des opérations de sanction contre les révolutionnaires.
 
En décembre dernier, Vladimir Poutine et son homologue ukrainien s'accordaient sur une aide de 15 milliards de dollars destinés à l'Ukraine. C'est d'ailleurs cet accord qui a mis à terre le projet de rapprochement avec l'Europe, un revirement de situation qui a mis le feu aux poudres et provoqué la révolte du Maïdan. Le retournement de situation a refroidi le Kremlin qui a suspendu un second versement de 2 milliards de dollars, après avoir débloqué une première enveloppe de 3 milliards. De l'argent qui manque cruellement dans les caisses du pays… Et c'est sans compter sur deux grandes banques russes, Sberbank et VTB, qui ont décidé de ne plus accorder de crédits à l'Ukraine.
 
L'ancien ministre de l'Économie, qui est également un ex-vice président de la Banque centrale du pays, ne perd pas espoir en poursuivant les négociations avec la Russie sur une coopération financière, mais les choses sont devenues très politiques - une situation d'autant plus complexe que la Russie joue la carte de la destabilisation avec une volonté nette de ne pas laisser partir l'Ukraine vers l'ouest.
 
C'est donc dans une course de vitesse à laquelle s'est lancée les nouveaux dirigeants ukrainiens, une course qui va voir s'impliquer le FMI. Les estimations pour éviter la faillite vont jusqu'à 35 milliards de dollars, une somme qu'il parait difficile à prêter à un pays très instable.