Un déficit public à 11,4% du PIB en 2020




Le 5 Juin 2020, par François Lapierre

Les nouvelles estimations économiques du gouvernement pour l'année 2020 donnent le vertige. Déficit public, dette, PIB qui dégringole… Malgré tout, Gérald Darmanin voit « le retour de la croissance économique ».


Chiffres catastrophiques

Après le déconfinement, les mauvaises nouvelles s'empilent sur le front des indicateurs économiques. Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a ainsi prévenu cette semaine que le chômage allait dépasser le seuil des 10%, sans donner de chiffres plus précis. Son collègue de Bercy, Bruno Le Maire, a annoncé que la contraction du produit intérieur brut s'établirait finalement à -11% alors que la précédente prévision du gouvernement était de -8%. Du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale. Grand Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics, a donné de son côté quelques chiffres guère plus encourageants devant les caméras de France 2. Jusqu'à présent, l'exécutif avait prévu un déficit public à 9%, ce qui est déjà trois fois plus important que les 3% de Bruxelles.

Il faudra plutôt miser sur un déficit public à 11,4% du PIB en 2020, a-t-il annoncé. « Nous sommes de plus en plus endettés car nous avons dépensé beaucoup d'argent », a admis le ministre. Gérald Darmanin se veut toutefois rassurant : « la situation est sous contrôle », assure-t-il. La dette, prévue à 115% du PIB, devrait elle aussi dépasser l'estimation mais le ministre n'a pas précisé de nouveaux chiffres. La dette de la Sécurité sociale atteindra 52 milliards d'euros, celle du budget de l'État 220 milliards d'euros.

Retour de la croissance économique

Ces chiffres, comparés à ceux de l'an dernier (un déficit public à 3% du PIB, une dette à 98,1%), peuvent « donner le vertige », convient Gérald Darmanin. Mais il explique pour rassurer qu'« on voit quand même le retour de la croissance économique ». Les Français « consomment » et la TVA « recommence à rentrer dans les caisses de l'État ». Au vu des déficits vertigineux, la consommation des Français risque de ne pas suffire pour redresser des comptes bien mal en point.

Néanmoins, Gérald Darmanin tente de voir le bon côté des choses : « Notre pari qui va être tenu, c'est que comme nous avons soutenu l'économie, que nous avons limité au maximum les faillites, que les gens n'ont pas été au chômage ». Après trois mois de « grandes difficultés », il prédit que « nous allons retrouver une vie normale ». Pour l'économie, le redressement sera beaucoup plus long et difficile.


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