Un deuxième jour férié pourrait être travaillé pour financer la dépendance




Le 13 Avril 2018, par Marie-Eve Jamin

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, veut créer une deuxième journée de solidarité. Comme un deuxième lundi de Pentecôte travaillé pour financer la dépendance des personnes âgés et des handicapés.


Instaurer une deuxième journée de solidarité

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé jeudi 12 avril travailler à une piste pour financer la dépendance des personnes âgés et des handicapés. Elle a ainsi évoqué l’idée d’instaurer une deuxième journée de solidarité. Après le lundi de Pentecôte travaillés, transformer un deuxième jour férié en jour parfois travaillé serait un système à l'étude. Les salariés travaillent un jour, mais sans être payés. 

L’employeur verse l’argent à la caisse de solidarité pour l’autonomie qui aide les maisons de retraite à se moderniser, à financer des heures d'aide à domicile pour les seniors ou encore à payer des dispositifs en faveur des handicapés. Et cela tombe le lundi de Pentecôte, même si depuis 2008, les entreprises peuvent choisir le jour, et que certains employeurs ont décidé d'offrir à leurs salariés cette journée. Pour rappel, la première journée de solidarité a été mise en place il y a 14 ans par Jean-Pierre Raffarin quand il était Premier ministre. Il l’avait instaurée, suite à la canicule meurtrière de l’été 2003. La journée de solidarité a pour objectif de favoriser l'autonomie des personnes âgées et handicapées.

Près de 30 milliards d’euros ont été récoltés depuis 2004

En définitive, les entreprises doivent reverser 0,3% de leur masse salariale. La contribution de solidarité pour l'autonomie touche également la fiscalité du capital (comme les actions en bourse, par exemple) mais pas le Livret A. Depuis 2013, les retraités imposables y sont également assujettis. Au total, depuis 2004, près de 30 milliards d’euros ont été récoltés. Et en 2017, 2,4 milliards d'euros qui sont entrés dans les caisses. Une deuxième journée rapporterait beaucoup et rapidement, le tout sans augmenter les impôts. Mais elle créé la polémique puisqu'il existe des exceptions comme les professions libérales.

Pourtant cette deuxième journée paraît indispensable. L'espérance de vie s'allonge et les personnes entre 80 et 85 ans sont de plus en plus nombreuses. C'est l'âge moyen auquel on entre en établissement médicalisé. D'après les dernières données de l'Insee, il y en a plus de deux millions en 2015 et, selon les prévisions, il y en aura cinq millions en 2050. Et la perte d’autonomie coûte déjà 30 milliards d’euros par an, soit 1,4 point de PIB. Agnès Buzyn n'a pas encore décidé et souhaite instaurer un débat. Elle a tout de même promis une solution avant la fin de l’année.