Un excédent pour le budget de la Sécurité sociale en 2019




Le 25 Septembre 2018, par Aurélien Delacroix

La Sécurité sociale affichera un excédent l'an prochain, ce qui n'avait plus été le cas depuis 2001. C'est une des annonces majeures du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2019 présenté ce mardi 25 septembre par Agnès Buzyn la ministre de la Santé.


Alors que la Sécu devrait être « dans le rouge » avec un déficit de 1 milliard d'euros en 2018, en 2019 le compteur des comptes du régime général et du fonds de solidarité vieillesse sera dans le vert. Le solde est estimé à 700 millions d'euros, du jamais-vu depuis 18 ans. La principale raison qui permet à la Sécu de dégager un excédent est la revalorisation a minima des pensions de retraites et des allocations familiales : ces prestations n'augmenteront que de 0,3% en 2019 et 2020, loin de l'inflation estimée à 1,6%.

De fait, la Sécurité sociale va « économiser » 1,8 milliard d'euros, au grand dam des retraités qui ont déjà été mis à contribution l'an dernier en absorbant la hausse de la CSG. Pour répondre à cette grogne, Edouard Philippe a annoncé un geste qui exonère 300 000 retraités modestes de la CSG, ce qui représente une dépense de 350 millions d'euros. La situation de la Sécu aurait pu être encore meilleure l'année prochaine si le gouvernement n'avait pas décidé de mettre plus rapidement en place l'exonération des cotisations salariales sur les heures supplémentaires.

Cette exonération représente une dépense de 2 milliards d'euros en année pleine. Elle sera mise en place dès le mois de septembre 2019, un an plus tôt que la promesse faite par le candidat Macron. La transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse de cotisations sociales va également peser lourd : 20 milliards d'euros de dépenses en plus, mais c'est l'État et non la Sécu qui va prendre cette dépense à son compte.