Un tiers des boîtes de nuit ne rouvriront pas




Le 25 Janvier 2021, par François Lapierre

Le secteur des discothèques aura le plus grand mal à se relever de la crise sanitaire. Un tiers d'entre elles ne rouvriront pas leurs portes quand l'épidémie sera du passé, selon leur Syndicat nationale.


L'hécatombe de la nuit

Les 1.500 discothèques françaises sont fermées depuis le mois de mars 2020. Malgré les déconfinements, elles n'ont jamais pu rouvrir leurs portes. Et pour bon nombre d'entre elles, il n'y aura plus du tout d'activité après la crise sanitaire. « Un tiers des boîtes de nuit françaises ne rouvriront pas après la crise », déplore Patrick Malvaës, président du Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs au micro de Franceinfo. Selon lui, les aides de l'État, qui a mis en place un fonds de soutien spécifique, évite l'hécatombe mais de manière artificielle : « Beaucoup attendent la fin des aides, de voir comment ça tourne ».

Patrick Malvaës décrit un « monde englouti » : en plus des factures qui s'accumulent, « vous avez un deuxième gros problème, c'est qu'il n'y a pas de salaire pour les dirigeants ». Selon les chiffres du syndicat, 430 établissements ont d'ores et déjà fermé, la moitié environ ont été des fermetures volontaires, l'autre moitié des fermetures judiciaires. Le cap des 600 établissements fermés va arriver « très rapidement », assure le responsable.

Une reconversion en centres de vaccination ?

Malgré cette hécatombe économique, le président du syndicat convient qu'il est nécessaire de maintenir fermées les boîtes de nuit en raison du contexte actuel. « Je suis parfaitement conscient qu'il y a un risque sanitaire majeur, que les mesures actuellement proposées, même par le biais de protocoles sanitaires, sont des mesures insuffisantes et inopérantes », explique-t-il. Mais cette fermeture se réalise au détriment de la vigueur d'un secteur économique qui n'avait pas attendu l'épidémie pour être en difficulté.

Pour Patrick Malvaës, une possibilité de reconversion possible, c'est… la transformation des discothèques abandonnées par leurs clients en « centre de vaccination ». Car les modèles économiques alternatifs ne fonctionneront pas, selon lui : « Il y en a plusieurs qui ont évoqué fonctionner en mode bar, bar-dansant etc. Moi, j'ai dit c'est de la foutaise. La rentabilité ne sera pas au rendez vous ». La balle est dans le camp du gouvernement.


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