Une économie en croissance, des salaires qui évoluent peu




Le 25 Mars 2018, par Aurélien Delacroix

Les salaires ne suivent pas l'évolution de la croissance ni le rythme des créations d'emplois. Ce décalage créé des tensions au moment des négociations salariales, comme on le voit chez Air France actuellement.


Air France subit depuis plusieurs semaines un mouvement de grève suivi par de nombreux personnels. Les organisations syndicales réclament une hausse globale des rémunérations de 6%, une progression par trop importante pour la direction de la compagnie aérienne, qui pointe la concurrence acérée du secteur pour continuer à modérer les salaires. Pourtant, l'entreprise a signé une bonne année 2017… Plus globalement, dans le secteur privé en 2017, les salaires ont progressé de 2,1% pour les employés non cadres, et de 2,5% pour les cadres selon le cabinet Deloitte.

En 2018, les salaires ne devraient augmenter que de 1,8% à 2%, d'après des projections de Deloitte et LHH-Altedia. Une situation qui interroge, alors que la création d'emplois dans le secteur privé a atteint un plus haut l'an dernier (268 800 postes créés selon l'Insee). Le taux de chômage pointe lui à la baisse, avec 8,9% fin 2017. Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a ainsi évoqué l'amorce de la décrue du chômage de masse. Une bonne nouvelle pour la machine économique française, qui ne profite donc toujours pas aux salariés.

Du côté des syndicats, on explique que cette modération salariale dans une économie en croissance est le fait du développement des contrats à durée limitée, du temps partiel, de l'emploi intérimaire et des « petits boulots » qui ne sont pas très bien payés. Avec ce genre de contrats, il est difficile de demander une augmentation, en particulier dans le contexte de raréfaction syndicale. Une des solutions que le gouvernement veut mettre en œuvre, c'est la participation et l'intéressement des salariés : la loi Pacte de Bruno Le Maire facilitera ces possibilités d'augmentation des rémunérations.


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